Cavalcade

Démonstration plus que malhabile d’un noble propos.

L’argument : Leo est un oiseau de nuit, le sourire plein de certitudes et les poches de capotes. Une régulière à la maison (au cas où il rentrerait), et des flopées de lits accueillants dans son carnet d’adresses. Le jour où la décapotable finit dans le fossé et Leo dans un fauteuil roulant, on voit arriver sur la pointe des pieds quelques questions existentielles.

Notre avis : L’histoire a beau être vraie (nous précise-t-on avec insistance), elle n’échappe pas pour autant à la caricature. Les tableaux s’enchaînent, alternant flash-back et scènes d’hôpital, pour dégager l’essence du film : le playboy touché par la grâce saura-t-il trouver le chemin de l’amour et des autres ?
Les deux périodes de la vie de Leo s’articulent autour de deux thèmes majeurs. "Avant, je me foutais des autres et maintenant, j’ai besoin d’eux", pour commencer, et, accessoirement, "avant je bandais et maintenant je ne peux plus" (et nous passerons charitablement sur quelques incohérences médicales). Autant dire que cette année de rééducation à Garches est longue, très longue, puisqu’elle ne nous épargne ni la tentative de suicide du héros, ni son incompatibilité d’humeur avec une kinésithérapeute musclée (cliché, vous avez dit cliché ?), ni son amourette avec la ravissante qui la remplace, ni ses empoignades avec un médecin chef revenu de tout mais à qui on ne la fait pas, oui, vous avez deviné, Richard Bohringer.
Alors même s’il est question de triomphe de la vie sur l’adversité, la noblesse du propos n’excuse pas tout, et cette démonstration malhabile ne fait que desservir une histoire qui aurait pu être exemplaire.