Chine Sauvage - le test Blu-ray

Portrait riche d’une Chine en pleine mutation. S’il n’est pas le premier documentaire sur ce pays, il constitue cependant un jalon au regard de l’ampleur du travail, du panorama qu’il offre et de son sujet.

L’argument : La Chine est le troisième plus grand pays du monde et sa civilisation l’une des plus anciennes. Pour la première fois depuis un siècle, la Chine s’ouvre et dévoile ses trésors, ses paysages grandioses et sa faune exceptionnelle.

Notre avis : Koba Films édite en France Chine Sauvage. S’agissant d’un documentaire de la BBC, on ne sera pas surpris par la qualité de cette série, en six épisodes, ayant à juste titre remportée trois Emmy Awards. L’occasion est ainsi donnée aux spectateurs de découvrir, sans besoin de visa ou de passeport, la vaste Chine aux multiples visages. Point ici cependant de réflexion sur la politique actuelle du pays, l’annexion du Tibet est pudiquement évoquée, mais une proposition ; celle de partir à la découverte de l’empire du milieu, de sa géographie trop peu connue, de ses animaux extraordinaires, de sa population multiculturelle, à l’image de la ville de Kashgar, et de ses traditions bien ancrées.
Le documentaire est l’occasion de croiser la route du légendaire panda et plus généralement de faire la rencontre d’une faune éclectique où se côtoient pandas roux, rhinopithèques (ce singe à la face si particulière se nourrissant de lichens), renards locaux, ours et grues.
Il est également ainsi donné à voir les vastes et brûlants déserts de sable, les étendues gelées balayées par les vents glacés et les montagnes notamment celles, à la grâce si particulière, bordant le fleuve Li où celles, imposantes, du Tibet.
Par-delà cette nature exubérante et ces paysages qu’elle façonne, on découvre également un pays modelé par la main de l’Homme, de façon stupéfiante. Si l’évocation du festival de glace de Harbin, aux sculptures de glace éphémères illuminées par les lumières d’un peintre coloriste, apparaît anecdotique et un brin kitsch, les images d’un couché de soleil, où la lumière du jour finissant se reflète sur les milliers de terrasses des collines aménagées, sont autrement plus saisissantes. Elles constituent le témoignage marquant de la maîtrise ancestrale d’un territoire et de la culture du riz. Cet ample documentaire n’oublie pas l’histoire plus ancienne de ce pays. La grande muraille de Chine constitue le vivant souvenir de la dynastie des Han Khan et de la nécessité pour cet empire de marquer sa frontière nord et de se protéger des invasions barbares. La caméra suit le tracé de cette construction historique et monumentale, à travers les montagnes, d’est en ouest, pour finir à Jiayuguan dans la province du Gansu. C’est aussi l’occasion d’évoquer la légende de la route de la soie, les vaisseaux du désert, la fortune et ses revers rencontrés par ces cités désormais fantômes jonchant la route de ce tissu à travers les dunes de sables où flotte l’esprit de Marco Polo.
Les cinq premiers épisodes, donnant essentiellement à voir une Chine rurale, constituent un vibrant témoignage d’un temps que l’on sent déjà révolu. Le dernier épisode vient clore ce long périple à travers les presque 9.700.000 km² d’un pays aux dimensions exceptionnelles, en proposant une réflexion sur les conséquences de la révolution industrielle chinoise et la nécessité d’inscrire cette prospérité nouvelle dans une perspective d’avenir. Le pays doit, en effet, faire face, quelques deux cents ans après la Grande Bretagne, aux enjeux liés au passage d’une société à dominante agricole et artisanale à une société commerciale et industrielle avec toutes les conséquences que cela peut avoir sur l’environnement. Face à cette campagne aux techniques d’un autre temps, des villes dignes de Métropolis engloutissent par milliers les paysans à la recherche d’un monde meilleur, attiré par la lumière colorée des devantures des villes tentaculaires.
Un portrait riche d’une Chine en pleine mutation. S’il n’est pas le premier documentaire sur ce pays, il constitue cependant un jalon au regard de l’ampleur du travail, du panorama qu’il offre et de son sujet ; la Chine sauvage.

Koba Film copyright

Le Blu-ray

Ce somptueux documentaire fait l’objet de 2 disques en blu-ray, soit 5h30 divisées en 6 parties de 50mn.

Les suppléments :

Deux suppléments sont proposés, le premier de 26 minutes, présent sur le premier disque, est le seul digne d’intérêt. Le second, purement promotionnel, se contente de présenter les autres documentaires de la BBC. Toujours est-il que ce court complément permet de découvrir l’envers du décor, les conditions de tournage et les trésors déployés pour, lors d’un périple de plusieurs milliers de kilomètres, capter plus de 500 heures d’images afin d’arriver à ce beau résultat.

L’image :

Le documentaire ayant été tourné intégralement en haute définition, avec notamment des caméras à haute vitesse pour capturer les moments décisifs de la traque de quelques prédateurs reptiliens, le blu-ray apparaît donc comme le meilleur choix pour partir à la découverte de l’empire du milieu. Le procédé rend en tout état de cause un bel hommage à la beauté des paysages chinois et au travail du réalisateur, Gavin Maxwell.

Le son :

Le blu-ray propose un simple son en stéréo DTS HD Master Audio pour la version française et du 5.1 DTS HD, sous-titré, pour la version anglaise. Cette piste-ci permet une appréhension plus sereine de l’ampleur des paysages. La puissance est limitée, mais autrement plus équilibrée que la VF qui cadre les dialogues et diminue l’expérience sensorielle.