Quelques Minutes Après Minuit (A Monster Calls) – le test blu ray

Le film : Avec ses recettes mondiales inférieures à son budget, Quelques minutes Après minuit constitue indéniablement un des gros bides de cette année 2017, décevant au vu de la qualité du film, mais malheureusement prévisible. Prévisible car, de toute évidence, le film de Juan Antonio Bayona ne rentre dans aucun carcan concernant le public visé en grande partie par cette histoire de deuil : les enfants. Nécessitant à sa compréhension et déployant une grande maturité pour sa tranche d’âge cible, Quelques minutes après minuit brille pour la même raison qu’il s’est complètement raté au box-office. Finalement plus destiné aux adultes (et adolescents) qu’aux enfants, ce conte tragique et touchant déploie grâce notamment à la simplicité de son histoire une palette d’émotions complexes, dont il est difficile de rester insensible. Par la justesse de son interprétation et de l’écriture des personnages, le film évite la provocation de l’agacement vis-à-vis d’un enfant tourmenté, parfois capricieux et incontrôlable, mais dont ces caractéristiques sont sans cesse soudées à sa douleur, explosant dans un final bouleversant. Également ambitieux dans son approche sensorielle, Quelques minutes après minuit use d’effets numériques avec parcimonie, toujours pour servir les idées de Juan Antonio Bayona, si bien que malgré son budget initial léger compte tenu de son esthétique (42 000 000$), le long-métrage arbore de très beaux effets spéciaux, en particulier lors des séquences animées, très poétiques et inspirées. Autant dire que l’édition blu-ray se devait de rendre compte de la réussite formelle de cette œuvre.

Copyright : Metropolitan FilmExport

Le blu-ray :

Les suppléments :

Outre le commentaire audio du réalisateur, mais aussi un autre cette fois-ci du scénariste et écrivain de Quelques minutes après minuit (film et roman), le blu-ray contient 6 minutes de scènes coupées, plutôt dispensables, mais renforçant certaines idées esquissées par le long-métrage (notamment l’autonomie précoce de Conor). Quant au making-of présenté dans les bonus, il s’agit en réalité de 4 modules, d’une durée totale de 20 minutes, dont les principaux intérêts, plus que les sempiternels compliments sur toute l’équipe, résident dans l’éclairage qu’il offre quant à la création du monstre et l’origine du roman. A part dans les bonus, un module sur la création de chaque histoire animée vient compléter des suppléments correctement fourni.

L’image :

Avec son image très douce, conférant presque aux scènes en prises de vue réelles un caractère animé, ou proche d’une esthétique BD, le blu-ray de Quelques minutes après minuit pêche par son manque de détail. Sans pour autant être grasse, sa douceur entrave sa précision, notamment dans les visages, mis à mal tout particulièrement en bas éclairage. Cependant, on notera tout de même un grand travail sur la colorimétrie des séquences en aquarelles animées, sublimes, et la manière dont l’image rend justice au travail sur l’arbre, et notamment sur la profusion de détail, qui, dans ce cas-ci, contraste complètement avec la teneur globale de l’image.

Le son :

Doté de deux pistes en 5.1 DTS-HD Master Audio, une VF, une VO, le blu-ray de Quelques minutes après minuit parvient sans mal à immerger le spectateur dans ce conte initiatique, grâce à un mixage misant sur le spectaculaire et la lourdeur. La voix caverneuse de Liam Neeson, incarnant l’arbre, justifiant à elle seule la préférence pour la VO, démontre la pertinence de ces parti pris. Le spectateur est absorbé par ses interventions, bien mises en avant par les basses.