Six bullets - la critique + test DVD

Que vaut le dernier DTV en date de Jean-Claude Van Damme disponible depuis le 3 décembre 2012 ? Réponse imminente.

L’argument : Samson Gaul est un ancien mercenaire à la retraite, depuis que ses actions ont conduit à la mort d’innoncentes victimes. mais lorsqu’un père désespéré fait appel à lui pour retrouver sa fille, il ne peut refuser. Lui et son équipier, expert en kidnapping ne reculeront devant rien pour démanteler un réseau de malfaiteurs.

Notre avis : Curieusement, pour nombre de spectateurs ayant connu et surtout apprécié l’âge d’or de l’icône du cinéma d’action et d’arts martiaux de la fin des années 80 (les Bloodsport et autres Kickboxer), il y a fort à parier que voir apparaître en grosses lettres le nom de Jean-Claude Van Damme au générique déclenchera toujours son petit effet "madeleine de Proust" de l’art bourrin dopé aux coups de pieds sautés furibards.
Pour les besoins de cet énième DTV monté sur son nom, au scénario étrangement très (trop) proche de celui de Taken de Pierre Morel (2008), JCVD endosse le rôle d’un expert en arme, explosif et kidnapping qui devra récupérer le plus rapidement possible une jeune fille de 14 ans, sous peine de la voir disparaître à jamais dans le milieu du proxénétisme et du trafic d’enfants.

Van Damme rejoint donc le réalisateur Ernie Barbarash qui l’a déjà dirigé dans un autre DTV du même genre, Assassination Games en 2011 aux côtés de Scott Adkins (petite production sans prétention qui remplissait plus ou moins bien son contrat). Avec Six Bullets tourné en Roumanie pour un budget restreint de 10M$, Barbarash prend le temps de poser et de mettre en place son histoire dès la scène d’ouverture, chose assez rare dans le direct-to-vidéo de castagne qui préfère habituellement aligner le plus de scènes de combat possible au dépend d’un script étriqué avec des personnages à peine développés, il est donc juste de le souligner.

À côté de cela, l’esthétique reste comparable à celle d’un téléfilm. Le jeu des acteurs secondaires se montre quant à lui des plus douteux. On constate même un manque affolant de justesse dans celui de Joe Flanigan (qui va jusqu’à tuer de manière déconcertante quand on s’y attend le moins). Pour Jean-Claude, on peut se poser quelques questions sur sa forme physique. À seulement 52 ans en est-il arrivé au point de se faire doubler dans la scène d’ouverture pour des enchaînements pas franchement spectaculaires ? Ou alors est-ce seulement une contrainte entre agents et compagnie d’assurances pour réduire les risques sur le plateau ? En tout cas il n’est, évidemment, plus le roi de la prouesse physique comme au temps de sa glorieuse jeunesse dans la série B. Désormais, il règle davantage ses comptes au flingue.
Mais force est de constater que depuis quelques années, son jeu d’acteur a évolué et qu’il lui arrive de faire passer des émotions même dans la maladresse. Les scènes d’action sont quant à elles plutôt bien fichues, exploitant le mince budget avec habileté. Les CGI sont ici peu nombreux, tandis que les gunfights et autres explosions réussissent à se montrer crédibles.

Accusant quelques grossièretés scénaristiques et certaines longueurs pour un script lambda (le film avoisine tout de même les 110 minutes), le dernier Van Damme se situe donc dans le ventre mou de la filmo d’inédits cinéma de l’ancien kickboxer, n’offrant finalement qu’un Taken du pauvre (bien évidemment les méchants sont punis et le happy end de rigueur).
Pour conclure espérons que l’acteur belge ne se Seagalise pas avec un enchaînement de mauvais DTV et qu’il saura rebondir, il vaut tellement mieux que ça ! Promis, début 2013 Wild Side édite Universal Soldier : Le Jour du jugement, vu au PIFFF et c’est une tuerie !

La bande-annonce :

Le DVD :
A l’opposé de la musculature de Jean-Claude, nous voici en présence d’une édition bien famélique...

Les suppléments :
0
Rien à se mettre sous la dent à part la bande annonce version française...on ne peut pas appeler ça des suppléments... Un making-of aurait été le bienvenu.

L’image :

Le rendu de l’image est propre et net tout au long du film, hormis sur une ou deux scènes d’explosion ou l’on voit apparaître un léger flou parasite. La luminosité des scènes est plutôt bien retranscrite. Sans être exceptionnelle, l’image reste le point fort de cette édition.

Le son :

Une piste VF 5.1 et une anglaise 5.1 sous-titrée en français, la qualité des doublages français étant très faiblarde, nous vous conseillons fortement la version originale bien que non dissociable des sous-titres. La qualité sonore globale reste en dents de scie mais procure quelques moments intéressants lorsque ça s’agite un peu.