The kid - la critique

Avec cette histoire d’amour entre Charlie le vagabond et un gosse abandonné qu’il recueille, Chaplin frappe en plein cœur. Un impérissable chef-d’œuvre.

L’argument : Lâchée par son amant, une jeune femme abandonne son enfant. Charlot le vagabond le recueille. Mais les services sociaux s’en mêlent...

Notre avis : The Kid, réalisé en 1921, est le premier long métrage de Chaplin. Il y reprend son personnage déjà bien connu de Charlot, créé en 1914 et héros d’une foultitude de courts métrages. Il l’installe avec bonheur dans une histoire plus longue (le film ne dure cependant que 50 minutes).
Charlot est donc papa. Contre son gré, d’abord. Puis avec joie. Il faut dire que le gosse est particulièrement vif, facétieux, adorable. Jackie Coogan, le petit garçon qui l’incarne, est formidable. Les gags, très inventifs, s’enchaînent avec rapidité, mais ils sont loin d’être la seule qualité du film. Chaplin s’essaye aussi au mélodrame (déchirante et inoubliable scène d’ "enlèvement" de l’enfant par les services sociaux, largement égratignés au passage) et met en scène à la fin de son film une superbe scène poétique et très mélancolique. Les aspects tristes ne manquent d’ailleurs pas, les difficultés de la vie quotidienne, la dureté économique et la rigueur de la morale poussant une maman à l’abandon de son bébé. L’optimisme l’emporte cependant ici sur l’adversité. Pour la plus grande joie du spectateur, comblé par un panel d’émotions aussi savamment distillées.