Le 14 janvier 2014
Trop "international" les Daft Punk ? En tout cas, les Victoires 2014 les snobbent de toute nomination, favorisant l’autre phénomène réel de l’année, Stromae.
Trop "international" les Daft Punk ? En tout cas, les Victoires 2014 les snobbent de toute nomination, favorisant l’autre phénomène réel de l’année, Stromae.
Curieusement acharnées à réduire les catégories de 3 pauvres nominations, les Victoires de la Musique sont chiches et terriblement riches à la fois. Elles sont marquées malgré tout par la magnifique percée de Stromae, celui-ci a dopé les ventes d’albums et de singles en 2013 avec son nouvel album phénomène, fort des singles Papaoutai et Formidable. Il pourrait faire une razzia logique et écraser une concurrence masculine un peu terne. Le dernier Daho est inégal et quant à Christophe Maé, on évitera de déverser notre bile sur ce mauvais rejeton de la variété française.
On est très déçu par l’absence de Zazie dans la catégorie Artiste féminine de l’année. La maturité de Cyclo écrasait la concurrence. Le disque co-écrit par Aaron était d’une profondeur confondante, mais on lui a préféré la sympathique Zaz ou la légèreté de Vanessa Paradis qui a eu un succès constant. Bonne nouvelle pleine de fraîcheur, la présence de Lilly Wood and the Prick, mais c’est plus du côté des groupes que nous l’aurions vu(e). Une belle révélation pour le grand public, alors que la catégorie révélation propose du lourd avec La Femme, magnifique expérience psychotrope de l’année. Hollysiz grâce à la pêche de son album mérite bien sa présence aux côtés des Toulousains de Cats on trees, qui nous ont fait rêvasser de leur mélodies folk avec notamment le single Sirens Call.
Parmi les Groupe ou Révélation scène de l’année, Woodkid fait sa percée aux côtés de Christine and the Queens, autre source de bonheur musical cette année. Albin de la Simone n’est pas sans charme, mais ne nous laisse vraiment pas de souvenir impérissable. Quant à la présence de 1995, elle nous laisse sans voix.
Au niveau des Albums, Julien Doré est enfin nominé. On pouvait l’espérer plus haut, aux côtés de Daho et Stromae. Dans la catégorie rock, les Victoires sont aimables avec Phoenix dont on n’a pas forcément été très satisfait de l’album Bankrupt. Indochine (Black City Parade) et Détroit (Horizons), méritent leur place. Mais où est Saez avec Miami ? Pour les albums de musiques urbaines, on retrouve encore 1995 (trop de bla bla, à nos oreilles !). Grand Corps Malade a sa légitimité avec Paris sud Minute. Maître Gims est une blague pour adolescents. Sa présence n’est malheureusement pas Subliminal. Dire qu’aux States ils ont Eminem et Kanye West, cela fait mal pour les rythmes urbains français. Très mal, même !
La musique électronique française était si riche cette année, retrouver Gesaffelstein avec Aleph est une belle ouverture d’esprit. Kavinsky est un choix sans risque. Quant aux petits jeunes d’Elephanz, l’album Time for a Change ne dépasse tout de même pas le statut d’oeuvre prometteuse, mais qui manque de punch.
Dans la catégorie des meilleures chansons de l’année, la présence de Johnny Hallyday avec 20 ans irrite nos oreilles, celle de J’me tire de Gims aussi. Deux Stromae viennent combler le vide de cette catégorie qui aurait pu être si riche.
Niveau tournée, C2C affontera le grand M et le Christophe Maé. On n’est pas fan ! Où est Indochine ? Au moins, l’absence de Timeless de Mylène Farmer relève le niveau, la dernière tournée de la chanteuse ayant été quelque peu fade avec une inactivité de la chanteuse sur scène qui a beaucoup déraillé vocalement, sans offrir de belles chorégraphies !
Les vidéo-clips sont réducteurs. A part le formidable I love you de Woodkid, la catégorie manque d’audace et réduit ses nominations à Stromae. Est-ce bien raisonnable ?
On déplorera l’oubli volontaire de Yodelice. Mais dans une sélection globalement de qualité, on n’est pas mécontent des absences de Pascal Obispo, Emmanuel Moire et Florent Pagny. Yoann Freget ne méritait vraiment pas la moindre reconnaissance. Les Amants parallèles de Delerm a été occulté. C’était un bel album pourtant.
Galerie photos
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.