Critique

CINÉMA

Harry Brown - La critique

Sans foi ni loi

Le 15 janvier 2011

Un western urbain sombre et socialement engagé, mené de front par un Michael Caine magistral.

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  • Sébastien Schreurs 8 septembre 2012
    Harry Brown - La critique

    « Justice est faite »
    Récemment veuf, la vie de Harry Brown (retraité de l’armée) n’est plus rythmée que par les parties d’échecs partagées avec son meilleur ami, seules réjouissances qui le retiennent sur Terre. Quand il apprend que de jeunes délinquants de la cité l’ont sauvagement abattu, son sang ne fait qu’un tour, si bien qu’il se décide de mettre à feu et à sang le quartier général de cette racaille...
    La référence à "Un justicier dans la ville" vient directement à l’esprit, mais de manière plus nuancée en la focalisant sur cet homme au bout du rouleau, rebuté par l’inertie des forces de l’ordre. D’autant plus que cette fiction est tout à fait ancrée dans la réalité sociale que connaît l’Angleterre depuis quelques années déjà, traitée tacitement dans "Eden Lake" et anticipée dans le cultissime "Orange mécanique" (avec la scène dans le tunnel qui est une marque de révérence à Stanley Kubrick). "Harry Brown" marque le retour au premier plan de Michael Caine, à la présence écrasante comme à l’époque du "Limier" ou de "Get Carter", avec lequel il est impossible de ne pas faire le rapprochement. L’action de ce western urbain est menée tambour battant par Daniel Barber, dont c’est le premier film, qui ne craint pas le parti pris d’une représentation très manichéenne des personnages, quelque peu tempérée par l’inspecteur de police (campée par l’attachante Emily Mortimer, vue dans "Shutter Island" qui a flairé l’imposture de Harry Brown mais qui le préserve par commisération. Soyons clair, son propos va à l’encontre d’une certaine morale éthique tolérée par notre société, ici, l’auto-justice. Mais, de même que "A vif" ou "Gran Torino" récemment, il possède, en plus de ses qualités cinématographiques, une liberté de ton courageuse (car osée) face aux incompétences institutionnelles de l’État (ici, la justice). Vous l’aurez compris, "Harry Brown" a le mérite de déranger pertinemment ceux qui ne l’interpréteront pas au pied de la lettre, d’autant plus que ce vigilantisme est dû à un citoyen respectable (mais usé par la vie).

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