Lisbonne Story - Wim Wenders - critique

Critique : Philip, un pied dans le plâtre, va alors entreprendre un voyage picaresque jusqu’à Lisbonne dans sa vieille voiture qui va lui causer bien des soucis. D’ailleurs, il finira le voyage dans une cariole tirée par un âne.
Arrivé sur place, après plusieurs autres péripéties, il va trouver la résidence de son ami, une sorte de château délabré, mais celui-ci a mystérieusement disparu. Qu’à cela ne tienne : il va travailler sur les rushes laissés par Friedrich, entouré par des gamins du quartier qui ont élu domicile dans l’immense bâtisse. Un jour, il va rencontrer le groupe musical "Madredus" qui joue à l’autre bout de la maison, et lui dit être chargé de composer la musique du film à venir. Philip va tomber sous le charme de sa chanteuse Teresa Salgueiro.

Le film, volontairement (et faussement) décontracté, donne l’occasion au cinéaste de célébrer le cinéma et sa conception parfois faite de bricolages, tout en étant aussi un hommage à la ville de Lisbonne. Son héros, fataliste et maladroit, déambule dans la ville sans trop de projets, enregistre des sons, mais se laisse surtout happé par les rencontres fortuites, bonnes ou mauvaises auxquelles il va être confronté.

On retrouve ainsi, en mode et sur un ton beaucoup plus légers, l’ambiance des road movies du Wim Wenders des années 1970. La présence de Rüdiger Vogler, déjà protagoniste de la trilogie de la route, en confirme le souvenir cinématographique.

Une balade légère, espiègle, virant parfois étonnamment vers l’émotion. La marque des grands cinéastes.
Une courte scène montre le cinéaste portugais Manoel de Olivera, alors âgé de 86 ans, en train de faire des pitreries en imitant la démarche de Charlot. Bel hommage de cinéma !