Red - Robert Schwentke - critique

Critique : Red semble tomber à pic dans nos salles françaises, à l’heure où les manifestations se succèdent dans les rues pour protester contre la réforme des retraites. Mais si l’affiche française en joue de façon douteuse, le sujet du film est pourtant tout autre. Celui-ci s’inscrit plutôt dans la lignée d’un Space Cowboys façon revanche des vieux (les personnages qui s’indignent dès qu’on les traite de vieillards ou de grands-pères). Il ne s’agit pas non plus de venir rendre visite à d’anciennes idoles à la manière d’Expendables. Tout au plus peut-on voir dans la présence de Bruce Willis, la mise en abyme d’un acteur qui ne veut pas vieillir, veut prouver qu’il a encore sa place dans le genre du film d’action américain qui a fait sa réputation (la série Die Hard, exemplairement). Mais l’histoire de ces retraités sert surtout de prétexte pour laisser place à une comédie d’action qui n’a semble-t-il pas d’autres objectifs que de divertir le spectateur. L’intention est d’autant plus louable qu’il n’est pas si fréquent de tomber sur des divertissements de qualité.
Par son scénario, le long-métrage de Robert Schwentke rappelle beaucoup le récent Night and Day. De la même manière, une jeune femme (Mary-Louise Parker moins rayonnante que Cameron Diaz) se retrouve entraînée dans des situations dangereuses qui la dépassent mais auxquelles elle va petit à petit prendre goût parce qu’elle y voit la perspective d’une vie plus aventureuse (son bureau rempli de cartes postales de pays qu’elle n’a jamais visités). Superbement rythmé, passant d’un Etat à un autre, Red offre surtout l’occasion de retrouver une belle brochette d’acteurs, de Bruce Willis (impeccable) à Helen Mirren (très à l’aise dans un rôle très différent de ce qu’elle a pu faire) en passant par John Malkovich, formidable en paranoïaque visant souvent juste. Surtout, le réalisateur du médiocre Flight Plan parvient cette fois-ci à tenir son scénario jusqu’au bout (sans baisse de régime) dans un final lorgnant du côté de Ocean’s Eleven. Comme ce dernier, Red a des allures de film de potes où tout le monde sur le plateau semble s’être bien amusé. Le spectateur saura l’apprécier.