Homo bellicus
Le 17 novembre 2011
Prix du meilleur documentaire au festival de Sundance, Hell and Back again témoigne avec force des contradictions d’une société que la guerre fascine et meurtrit.
- Genre : Documentaire
- Durée : 1h28mn
- Titre original : Hell and back again
- Date de sortie : 21 décembre 2011
- Plus d'informations : Le site du distributeur.
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- Prix du meilleur documentaire au festival de Sundance 2011
Prix du meilleur documentaire au festival de Sundance, Hell and Back again témoigne avec force des contradictions d’une société que la guerre fascine et meurtrit.
Synopsis : En 2009, l’armée américaine lance l’assaut sur un bastion taliban dans le sud de l’Afghanistan. Dès l’atterrissage, les Marines sont attaqués de toute part. Engagé dans ce régiment, le réalisateur Danfung Dennis capture les événements de manière viscérale. Il suit le parcours de Harris, jeune soldat de 25 ans, des champs de bataille ensanglantés d’Afghanistan à sa maison de Caroline du Nord, où il se bat pour retrouver ses capacités physiques et mentales, perdues à la guerre.
Notre avis : Dans Hell and Back again, la guerre s’engage sur un terrain double. D’abord, sur le plan strictement militaire : on y suit de près un assaut mené par l’Armée américaine contre les Talibans en 2009. L’incompréhension règne parmi les soldats, que ce soit dans les échanges de tirs avec l’ennemi ou dans les tentatives de collaboration infructueuses avec la population locale. Le second terrain est métaphorique : on assiste aux efforts constants d’Harris pour retrouver le sentiment d’une "vie normale" avec sa femme. Deux combats et pourtant, une issue commune : l’enlisement, la peur, la violence.
Avec une grande précision et le souci d’une certaine "objectivité" (mot qui appelle toujours quelques réserves, même pour un documentaire), Hell and Back again s’attache donc à tisser des parallèles entre la grande et la petite histoire sans que jamais le cinéaste n’impose ouvertement sa présence. Au contraire, le film séduit par sa volonté de "passer inaperçu" et d’échapper ainsi au voyeurisme complaisant.
Il est vrai que le montage comporte quelques faiblesses. L’alternance entre scènes de guerre et scènes de la vie privée est parfois répétitive, et les oppositions ou rapprochements qu’elle laisse entrevoir, trop schématiques. L’ensemble vaut donc moins pour son intérêt esthétique que pour son aspect proprement "documentaire" et pour ce qu’il révèle des contradictions flagrantes de la société américaine.
En effet, même si l’on éprouve une certaine empathie pour Harris, c’est souvent la réserve et l’inquiétude qui l’emportent face au discours de ce dernier, prêt à tout pour retourner combattre. La séquence où il redécouvre le plaisir de la guerre via les jeux vidéos est glaçante, tout comme ces nombreux moments où il se laisse aller à une troublante fascination pour son arme à feu. De ce point de vue, Hell and Back a le mérite de redire combien la guerre a trait à un enracinement profond de la violence auprès d’un grand nombre d’Américains. Et de rappeler combien celle-ci engendre la dépendance aux armes.
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