Notre avis : Pour Fred Radix, c’est tout à fait l’inverse puisque c’est son métier tous les soirs de spectacle au Grand Point Virgule. Pendant 1h30, s’appuyant sur ce langage universel, il pousse l’exercice avec exigence au rang d’art lyrique. Avec une condescendance faussement snob d’interprète classique, Radix jacasse en queue de pie noire, partitions en main, la longue et improbable histoire méconnue des œuvres sifflées. Il nous transporte avec son humour pince-sans-rire d’un Papageno de Mozart La Flûte enchantée aux yeux bleus de Terence Hill, dans à Une poignée de dollars, d’Ennio Morricone. Il nous rappelle que l’amour est enfant de bohème...avec Bizet.
S’il est un virtuose intouchable dans l’air de La reine de la nuit, toujours Mozart, il sait aussi nous faire rire dans ce spectacle rythmé et nous inviter à participer, quand c’est possible... Il donne le La, on réussit à faire en chœur les deux notes du Beau Danube Bleu (Johann Strauss II) pendant qu’il pépie la mélodie principale. Ça balance pas mal... mais c’est là où on se rend compte que siffler c’est une distraction ! Siffleur, c’est un métier ! En rappel, il imite Gene Kelly dans ce bonheur absolu qu’est Singing in the rain. On est conquis par ce spectacle à la fois sophistiqué mais à portée de tous.
Corbeaux, vautours, papagenistes, petits mouines de 7 ans et autres poussins, bécasses même si vous n’en savez pas plus que les dindes, pigeons, poules de luxe et autres oiseaux de nuit... quittez vos nids pour aller entendre siffler le Radix des bois et prenez en de la graine.