Le 18 décembre 2025
Une comédie enlevée et perspicace pour parler d’éducation, de famille et de statut social.
- Acteurs : Xavier Thiam, Julien Héteau, Pénélope Perdereau, Salomé Mandelli
- Durée : 1h15mn
- Auteur : Manon Rony
- Metteur en scène : Manon Rony
- Salle de Théâtre : Théâtre Le Funambule Montmartre
- Plus d'informations : Le site du Théâtre Le Funambule-Montmartre
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Résumé : Ce soir, malheureusement, Maureen et Richard doivent dîner avec les parents de leur gendre, alors qu’ils avaient prévu une randonnée et une belote avec les Keller. Et en plus, ils ne savaient même pas qu’ils avaient un gendre. Ce soir, malheureusement, Laura et Paulo doivent dîner avec les parents de leur bru alors qu’ils avaient prévu de re-re-regarder "Game of Thrones" avec chacun son pot de glace. Et en plus, ils n’ont pas l’air très marrants ses parents, non ? Ce soir, chacun veut bien faire semblant d’être content d’être là mais... Faudrait quand même que les enfants viennent vite. Il faudrait que les enfants viennent... Tout court.
Critique : Un couple entre dans un restaurant où un autre couple les attend. Salutations figées, politesse feinte : nul doute que ces quatre-là ne sont pas des amis de longue date. Cette rencontre, que tous semblent aborder avec circonspection, a été organisée par leurs enfants respectifs. Et bien qu’ils se sourient, on sent bien qu’ils se méfient ! Les paroles du succès Vous permettez, Monsieur d’Adamo résument assez bien la situation. Eux, ce sont Richard (Xavier Thiam), un chirurgien dentiste très à cheval sur les principes et Maureen (Pénélope Perdereau), mère au foyer, parents de Léonor. Face à eux, Paul dit Paulo (Julien Héteau), cadre quelque peu désabusé dans une société d’informatique et Laura (Salomé Mandelli), professeure de français au lycée du coin, parents d’Antoine, dit Tony. Si d’emblée l’on pressent qu’ils n’ont pas grand-chose en commun, ils sont néanmoins liés par leur progéniture qui semble bien décidée à braver les contingences familiales, pour le meilleur et pour le pire.
Va-t-on alors assister à un combat bobos de droite contre bobos de gauche ? Non, la joute se veut plus subtile. Et puisque les enfants n’arrivent toujours pas, il faut bien briser la glace. Dans un premier temps, on s’aventure en terrain neutre, puis les petites phrases sarcastiques ne tardent pas à marquer les différences de points de vue. Sur l’éducation, les uns n’ont d’autre ambition que le bonheur de leur enfant, tandis que les autres ont à cœur de préserver leur rang social. Les Schtroumpf s’en mêlent et participent même à révéler la vision féministe de certains protagonistes, offrant l’une des séquences les plus absurdes. S’opposent un peu plus tard défiance vis à vis de la télévision contre vertu de la presse écrite. Pourtant, au fur et à mesure du remplissage des verres de vin, voilà que nos belligérants envisagent la garde partagée de leurs éventuels petits-enfants, preuve de leur volonté de se rassembler, tant pour la satisfaction de se dépasser soi-même que pour l’amour de leurs enfants, malgré les désaccords et les piques envoyées.
Si le quiproquo, éternel moteur comique au théâtre, est ici moult fois utilisé, usé jusqu’à la trame jugeront certains, il n’oublie pas de laisser filtrer la part d’humanité des personnages, permettant, à n’en pas douter, une identification immédiate de tous ceux qui se reconnaîtront entre outrecuidance et décontraction. Manon Rony, également autrice, réussit l’exploit de doter d’une mise en scène sémillante ce repas confiné au cœur d’une salle de restaurant, juste ponctué de levers de coudes et de quelques furtives sorties. Silences, ruptures de ton, rebondissements rythment les scènes sans temps mort.
Des dialogues ciselés permettent au talentueux quatuor d’acteurs, aux personnalités complémentaires et à l’énergie communicative, de ne jamais tomber dans la caricature.
Une tranche d’humanité chaleureuse et grinçante qui, sous prétexte de nous amuser, aborde les sujets de l’acceptation de l’autre, la barrière des préjugés et le poids des non-dits. À savourer sans modération !
Théâtre Le Funambule - 53, rue des Saules - 75018 Paris - du mercredi au dimanche jusqu’au 1er février2026 à 19h ou 21h - dimanche 18h
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