Le 13 octobre 2025
Un film d’animation qui s’appuie sur un graphisme à la beauté candide et des personnages attachants pour parler avec tendresse de sujets graves.
- Réalisateurs : Nathaniel H’limi - Clémence Madeleine-Perdrillat
- Genre : Animation, Film pour enfants, Film pour ou sur la famille
- Nationalité : Français, Luxembourgeois
- Distributeur : Jour2fête
- Durée : 1h21mn
- Âge : À partir de 7 ans
- Date de sortie : 15 octobre 2025
- Festival : Festival du Film Francophone d’Angoulême, Festival d’Annecy 2025
Résumé : Violette a huit ans, du caractère à revendre et un nouveau tuteur ! En effet, depuis la mort de ses parents, elle doit vivre chez son oncle Régis, agent d’entretien au château de Versailles. Lui, c’est un géant bourru, elle une petite fille têtue qui refuse de lui parler et fugue dès qu’elle peut ! Mais dans les coulisses dorées du Roi-Soleil, ces deux solitaires vont peu à peu s’apprivoiser , apprendre à se connaître, et se découvrir une nouvelle famille...
Critique : En 2016, Clémence Madeleine-Perdrillat et Nathaniel H’Limi répondent à un appel à projet lancé par France Télévisions : écrire pour une héroïne contemporaine. La cicatrice laissée par les attentats de l’année précédente est encore béante. Ils imaginent alors l’histoire de Violette devenue orpheline, à la suite de la tuerie du Bataclan, à travers un court-métrage qui remporte le prix du jury spécial TV au Festival d’Annecy en 2019, avant d’en obtenir d’autres à travers le monde. Suivront un roman jeunesse, puis des livres adaptés en séries à la télévision qui donneront naissance à ce long-métrage pudique sans jamais être mièvre grâce à la richesse de caractère des personnages.

- Copyright Xiilam Animation
Violette est une fillette gaie, pleine d’entrain. Mais après ce très cruel coup du sort, elle n’envisage plus aucun avenir. Elle n’a plus de famille, à part son oncle Régis qu’elle connaît très peu, qui lui semble n’avoir aucun point commun avec elle, vivant dans une maison brinquebalante et qui, en plus, sent mauvais. Et comble de malchance, elle va devoir quitter l’animation de son quartier parisien pour se retrouver à la campagne dans un château où elle se perd. C’est pourtant à ce pseudo-ogre que la bonne fée Geneviève, qui fait office d’assistante sociale, va confier la jeune esseulée. Mais derrière l’aspect bourru de Régis se cache un lourd secret que l’on découvrira peu à peu. Ces deux blessés de la vie, désireux de s’en sortir, comprennent alors qu’il ne leur reste plus qu’à s’apprivoiser mutuellement. Un exercice chaotique mais probant qui fait toute la saveur de la narration.

- Copyright Xilam Animation
Se plaçant à hauteur d’enfant, La vie de château, mon enfance à Versailles aborde une multitude de sujets graves, tels que le deuil, la colère, le regard des autres, le poids de la famille mais aussi l’espoir l’attachement, la résilience, tout en préservant malice et subtilité. Certes, la profusion des thèmes abordés qui se chevauchent en séquences désordonnées laisse parfois planer un sentiment de confusion, tout comme l’irruption aussi fantomatique qu’inutile (sauf pour le plaisir de retrouver le timbre de voix de Thierry Lhermitte) de Louis XIV. Mais ces légers écarts ne freinent nullement l’éclosion de l’émotion transmise par des personnages qu’une infinie palette de nuances rend attachants. L’animation, simple et naïve, renforce le climat de bienveillance tandis que la douceur de la mise en scène offre un cocon parfait à la reconstruction de ces deux êtres meurtris. Les dialogues toujours judicieusement amenés apportent une dernière touche d’élégance et de justesse. Enfin, le choix de faire de Violette une fillette déterminée au caractère bien trempé immerge le récit dans une énergie communicative et éloigne tout risque de dramatisation.
En plus d’être un film d’animation original et touchant, La vie de château, mon enfance à Versailles offre une visite guidée d’un des plus emblématiques monuments historiques français, telle que vous ne l’aviez jamais imaginée. Ne la ratez pas !
A partir de 7 ans
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Michel Barouzzi 17 octobre 2025
La vie de château, mon enfance à Versailles - Clémence Madeleine-Perdrillat, Nathaniel H’Limi - critique
Franchement, j’ai trouvé La vie de château, mon enfance à Versailles décevant. Le sujet est fort — une enfance marquée par le deuil et la reconstruction — mais le traitement reste trop lisse, presque aseptisé. Tout semble filtré à travers un ton trop poli, trop “gentil”, comme si le film refusait d’affronter pleinement la douleur qu’il évoque.
L’animation, bien que charmante, manque parfois de souffle et d’audace visuelle. On sent une volonté d’émouvoir, mais jamais un vrai risque narratif ou esthétique. Les dialogues sont convenus, et certains moments sonnent creux, comme des leçons de morale déguisées en tendresse.
C’est dommage, car les premières minutes laissaient espérer un regard plus brut sur la perte et la résilience. Au final, La vie de château reste un joli exercice de sensibilité, mais sans la profondeur ni la tension émotionnelle qu’un tel thème méritait.
Salutations
Michel, Lausanne