Tout d’abord, clarifions : être moderne, c’est avoir officié en même temps que Seurat, Khalo, Dali, Duchamps, Pollock, Rothko et les deux cents autres présents dans les onze salles. Les artistes et les œuvres sont mondialement connus.
Et si nous nous lancions dans le grand jeu de devinette du KIAFEKOI ?
Supposant qu’une des toiles est de Seurat, le cartel dément et l’attribue à Signac. Zéro point !
Heureusement en avançant de salle en salle, on se refait. Un point avec Cézanne, puis deux avec Picasso.

Vue d’installation de l’exposition : galerie 1
Droits : - Association Marcel Duchamp / Adagp, paris 2017
- Calder Foundation New York / Adagp, paris 2017
- Giorgio de Chirico / Adagp, paris 2017
- Martin Argyroglo / Fondation Louis Vuitton

C’est ça l’art moderne, d’infinis propositions…
On engrange des points au fur et à mesure qu’on grimpe dans les étages et qu’on se rapproche de notre époque. Une nef baroque, d’une trentaine de mètres, accueille pour finir la restitution par 40 hauts parleurs d’une œuvre classique. Magnifique !
On aimerait en voir plus… ça y est c’est fini ?
Come on ! New York ! New York !
Ben, il y a qu’à aller au Centre Georges Pompidou… car finalement on en a bien des semblables à la maison non ?
La scénographie est aérée, proportionnée. Les cartels explicatifs et les évolutions du MoMA, on achète !
Le lieu est très intéressant, bien que les espaces conçus par Gehry soient un peu perturbants. Leurs formes, structures et orientations ne ressemblent pas à la linéarité à laquelle nous sommes habitués d’ordinaire dans nos cubes. Les œuvres sont belles et bien choisies, parfait pour une découverte de ce que l’art a été, on achète !
Il ne convient plus de dire autrement quand on aime désormais. Finissez-en avec les "j’y suis sensible", passez à "j’achète" comme sur tous les marchés financiers.
A ce titre, on peut se demander ce qui a motivé une telle exposition de la part de tous ces gentils et accueillants philanthropes. Echanges pédagogiques entre correspondantes ? Perfectionnement linguistique ? Crédibilisation du lieu et de la marque ? Et si naïvement les gestionnaires de la fondation accomplissaient le rêve de tout artisan, qui riche de son succès, rêve de s’élever au statut d’artiste.
Habitués des sous-bois, ignares de la Fondation Louis Vuitton, pratiquants du "Oh my Gosh", mangeurs de saucisses double-cheese en sous-sol, chapeautés de broderies aux initiales NY, descendants de Lafayette et les autres, soyez modernes et allez voir le MoMA à la Fondation LVMH.
En visitant, mâchez votre ticket avant-goût grosse pomme, c’est moins ruineux (16€) qu’un aller/retour Paris-New York (dès 358 € chez www.départ-à-des horaires-de-barge-avec-10-escales.com) et peut-être que ça vous donnera l’envie d’aller voir, outre-Atlantique, Donald dans sa tour et Mickey sur la 53ème.

Présentation de l’exposition avec :
Glenn Lowry, Directeur, MoMA
Quentin Bajac, The Joel and Anne Ehrenkranz Chief Curator
of Photography, MoMA
Jean-Paul Claverie, Conseiller de Bernard Arnault,
Suzanne Pagé, Directrice Artistique, Fondation Louis Vuitton
Olivier Michelon, Commissaire, Fondation Louis Vuitton