Bertrand Blier

Inscrivez-vous et/ou connectez-vous pour vous inscrire à nos alertes Bertrand Blier

  • SES FILMS
  • SES NEWS
  • SA BIOGRAPHIE
  • VIDEOS
Bertrand Blier, la vie mode d’emploi

« On n’est pas impunément le fils de Bernard Blier », confie ledit fils avec beaucoup de clairvoyance. Coupable ? Il l’est depuis quatre-vingt-trois ans. La punition, il l’a commencée en 1963, et n’a, depuis, jamais cessé de peaufiner ce qui donne à son univers cette touche inimitable, quelque chose comme une histoire d’amour entre Audiard et Prévert.

Le verbe ! C’est le maître-mot ! Il n’avance jamais à l’aveuglette et ne croit qu’en la rigueur absolue d’un scénario écrit jusqu’à la dernière virgule. Le tout, c’est de savoir où on va. Après, on voit comment on y va !
Quant aux dialogues, on peut dire que c’est son rayon. Des morceaux d’anthologie. Il a été à bonne école. Dès le berceau, il a tété de la réplique culte. Ça laisse des traces. Premières armes du côté du cinéma-vérité : Hitler, connais pas, Si j’étais un espion. Le jeune BB se cherche encore un peu mais ça a déjà une gueule d’atmosphère. Et puis en 1974, c’est le choc. Les valseuses dynamitent le cinéma à la Giscard, Miou-Miou prend son pied en CinemaScope, Depardieu et Dewaere bandent quand ils veulent. Blier s’est fait un prénom.
Suivent Calmos et Préparez vos mouchoirs, Oscar du meilleur film en langue étrangère. En 79, le ton change. Buffet froid dresse le décor. Blier est l’homme du décalage, de l’absurde, des personnages au bord de la réalité, s’agitant vainement dans leurs angoisses de mort. Plus de passé, pas de futur : des silhouettes se profilent, de passage, sans mémoire, sans espoir.

JPEG - 58.7 kio
Calmos © Splendor Films

Beau-père flirte encore un peu avec un certain classicisme narratif, mais on est déjà ailleurs, coupés du monde, dans une autre réalité, autonome, qui finit par s’emballer. La femme de mon pote reproduit le huis clos, l’élément extérieur qui vient gripper la machine parfaitement huilée des sentiments. Le schéma est déjà celui de Tenue de soirée. L’histoire d’une femme qui vient tout foutre en l’air, alors que la vie était si simple. Après le superbe ovni qu’était Notre histoire, Tenue de soirée c’est le retour des Valseuses. Dewaere est mort, c’est Michel Blanc qui se glisse dans le fourreau en lamé. Les héros ont vieilli, les illusions aussi. Trop belle pour toi, césarisé jusqu’à la moelle, marque le retour des femmes dans l’imaginaire de Blier. Elles n’avaient pas disparu, mais elles gênaient. Toujours à geindre, avec leurs problèmes de gonzesses, et cette étonnante aptitude à compliquer la vie et bousiller l’amitié pour trois coups de reins minables.
Mais c’est en 91 qu’apparaît LA femme. Anouk Grinberg entre dans la vie de Blier, et dans la nôtre, avec sa robe de mariée froissée. Merci la vie ! « Je m’étonne de l’avoir fait », commente le réalisateur. Il faut reconnaître qu’on est loin de la bluette. Une fable tout en symboles, posée là sans mode d’emploi, ça pouvait déconcerter. Surtout que c’était pas fini. Un, deux, trois, soleil et Mon homme complètent l’ode à Anouk et le paysage amoureux selon Blier. Et puisque tout est histoire d’amour, la plus belle est celle qu’il vit avec le cinéma et ceux qui le font, Les acteurs.
Les années 2000 et 2010 sont moins fulgurantes pour l’auteur, qui peine à renouveler son inspiration, et se voit dépasser sur son propre terrain par de nouvelles générations de réalisateurs. Mais on retrouve au détour d’une séquence du Bruit des glaçons ou de Convoi exceptionnel quelques étincelles de la verve passée.

Filmographie (longs métrage, réalisation)

 Hitler... connais pas (1963, documentaire)
 Si j’étais un espion (1967)
 Les valseuses (1973)
 Calmos (1976)
 Préparez vos mouchoirs (1978)
 Buffet froid (1979)
 Beau-père (1981)
 La femme de mon pote (1983)
 Notre histoire (1984)
 Tenue de soirée (1986)
 Trop belle pour toi (1989)
 Merci la vie (1991)
 Un, deux, trois, soleil (1993)
 Mon homme (1996)
 Les acteurs (2000)
 Les côtelettes (2003)
 Combien tu m’aimes ? (2005)
 Le bruit des glaçons (2010)
 Convoi exceptionnel (2019)

Plus de vidéos
Moins