Le 31 juillet 2025
Pierre Baptiste, David Bourgarit, Brice Vincent et Thierry Zéphyr ont écrit une partie des essais de ce recueil, catalogue de l’exposition « Bronzes royaux d’Angkor, un art du divin ». Celle-ci se déroule au musée Guimet du 30 avril au 8 septembre 2025.


- Auteurs : Pierre Baptiste, David Bourgarit, Brice Vincent, Thierry Zéphyr, Gabrielle Abbe, Éric Bourdonneau, Chea Socheat, Chloé Chollet, Sébastien Clouet, Olivier Cunin
- Editeur : In Fine éditions d’arts, In Fine éditions d’art
- Genre : Art & Culture, Catalogue
- Nationalité : Française
- Date de sortie : 23 avril 2025
- Plus d'informations : Le site de l’éditeur

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Résumé : « Bronzes royaux d’Angkor, un art du divin » analyse la création de statues, d’objets et de décorations en bronze tout au long de l’histoire du Cambodge en s’appuyant sur des œuvres créées de cinq cents ans avant Jésus-Christ au XXe siècle de notre ère.
Critique : Gabrielle Abbe, Éric Bourdonneau, Chea Socheat, Chloé Chollet, Sébastien Clouet, Olivier Cunin, Jane Echinard, Eng Tola, Dominic Goodall, Chhunteng Hun, Samnang Huot, Clémence Le Meur, Stéphane Lemoine, Sreynath Meas, Grégory Mikaelian, Stephen A. Murphy, Martin Polkinghorne,Louise Roche, Loretta Rossetti, Pierre Rostan, Sonetra Seng, Dominique Soutif, Donna Strahan et Noeun Von ont également rédigé des articles pour cet ouvrage magnifique et instructif.
Ce catalogue d’exposition mêle habilement les photos des bronzes d’Angkor et les essais techniques et historiques. On apprend comment bouddhisme et hindouisme ont trouvé leur place au fil des siècles dans la monarchie khmère et aussi comment les différentes écoles du bouddhisme, du mahayana au theravada, se sont successivement implantées.
Les différentes dynasties ont construit les légendaires temples d’Angkor. Et ces édifices contenaient des bronzes, de la petite effigie votive à la grande statue, comme le Vishnou du Mebon occidental, dont l’analyse constitue la clé de voute de ce recueil.
Ces bronzes ont eu bien du mal à parvenir jusqu’à nous, à cause du pillage, des remplacements liés aux changements de religion dominante et surtout de la refonte des statues afin de récupérer l’alliage pour de nouvelles créations.
Au-delà de cette histoire mouvementée, les auteurs nous expliquent le travail du métal, les fonderies royales, les études archéologiques menées pour trouver où étaient conçues les statues et qui les commandait.
Ce recueil donne également les résultats des analyses chimiques permettant de découvrir la composition précise des bronzes employés, variant dans leur teneur en étain ou en plomb, en fonction des époques et aussi des localisations des ateliers.
On ne se lasse pas de parcourir ce livre, même si les essais sont parfois un peu complexes, surtout dans les descriptions qui ne sont pas toujours illustrées de figures. Les termes techniques ou architecturaux ne relevant pas forcément du langage courant, il ne faut pas hésiter à se munir d’un petit dictionnaire pour éclairer son chemin lors de cette plongée dans l’histoire de la statuaire khmère.
- Bouddha faisant le geste de l’argumentation Époque Préangkorienne, VIIe siècle, Cambodge, province de Kompong Chhnang, district de Kompong Leng, Sangkat Da, Bronze à fort étain, Phnom Penh, Musée national du Cambodge, Ga.5406.
- Copyright Gouvernement royal du Cambodge, photo Thierry Ollivier pour le musée Guimet. Copyright In fine éditions d’art 2025.
La sobriété des photos fait ressortir la beauté de ces magnifiques statues. Les légendes précisent les noms et l’origine, mais aussi, notamment, la taille et le poids, pour nous donner une idée de leurs dimensions réelles. Pour cela, si vous avez le temps avant le 30 septembre 2025, le mieux est de voir grandeur nature toutes ces collections au musée Guimet.
Les textes d’explications, décrivant les bronzes, les resituent dans l’histoire et nous enseignent sur quels critères on a pu les dater.
Les fonds gris et noir des images, les visages sereins : tout appelle à l’apaisement au fil des pages, même les créatures aux allures moins sympathiques, comme les oiseaux Garuda ou les serpents Naga.
C’est un plaisir de s’arrêter un instant sur une sculpture et d’observer le détail des vêtements, des parures, des visages, ou encore l’agencement des multiples bras pour les représentations des divinités hindoues. On ne peut alors qu’admirer le talent des artisans des siècles passés et regretter que les dorures et décorations de ses œuvres aient disparu avec le temps.
Bronzes royaux d’Angkor, un art du divin est un très beau catalogue, mélangeant des photographies de bronzes magnifiques avec des essais techniques ou historiques très instructifs.
304 pages – 39 €