La piscine
Le 15 mai 2004
Un roman sans concession sur le mensonge, la haine et le désir de vengeance. Un bijou littéraire.
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Un roman sans concession sur le mensonge, la haine et le désir de vengeance. Un bijou littéraire.
"Il a bougé avant que je tire !" Don Sazzini n’est pas né de la dernière pluie et accorde le penalty. Ce qui ne devait être qu’une banale décision d’arbitrage lors d’un match de water-polo dans un collège italien tourne au vinaigre. Morfondu, furieux que son équipe ait perdu, Denis s’enfonce dans le mensonge et la haine à l’égard de Renard, le gardien de but. Il entraîne dans cette spirale vengeresse le naïf Claudio, allant jusqu’à faire basculer les certitudes de Don Sazzini.
Marcello Fois, pour sa première incursion dans le domaine de la jeunesse, n’a peur de rien et surtout pas de décrire la pré-adolescence telle qu’elle est. Loin du vert paradis, Denis, son héros, est tourmenté, mal dans sa peau, influençable, têtu, capable de la pire des hypocrisies. Un petit monstre ? Non, juste un garçon normal, qui un jour dérape. "Qui a dit que l’enfance est une époque agréable ?" Portraits d’une grande finesse, digressions métaphysiques, intrigue rondement menée, dialogues percutants, suspens et angoisse distillés avec brio, conclusion efficace. Voilà un écrivain qui respecte totalement son public en lui offrant à lire un roman très juste dans son enchaînement psychologique, très riche du point de vue de la forme et bénéficiant, cerise sur le gâteau, d’une écriture brillante. Un modèle de roman pour la jeunesse.
L’extrait |
Marcello Fois, Ce que tu m’as dit de dire (Sola andata, traduit de l’italien par Nathalie Bauer), Gallimard, coll. "Scripto", 2004, 123 pages, 7,50 €
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