Ethan Coen

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Ethan & Joel Coen, two for the movie

Cheveux courts et cheveux longs, le cinéma à l’unisson.

Les frères Coen, presque une seule et même entité. Joel, le chevelu, se charge plus de l’aspect artistique de la réalisation ; Ethan, petites lunettes rondes et cheveux courts, gère les problèmes budgétaires d’un tournage. Leurs décisions cependant se font à l’unisson ("Je commence les phrases, il les termine", en rigole Joel). Icônes du cinéma indépendant américain, les frères Coen ont rarement flirté avec Hollywood, préférant originalité et autonomie plutôt que formatage et pouvoir.
Leur brillante carrière débute avec Sang pour sang (1984), polar crépusculaire, nerveux, fauché et authentique. Ils inventent dans ce film un plan qui sera repiqué à de nombreux reprises : le mur criblé d’impacts de balle par lequel des filets de lumière jaillissent. Deux ans plus tard, la reconnaissance des critiques dans la poche, ils investissent l’Arizona pour y tourner Arizona Junior, road-movie complètement barré et culte avec un Nicolas Cage encore appréciable. Arrive en 1990 le magnifique Miller’s Crossing, sous-estimé à sa sortie en dépit de ses qualité narratives, formelles et de l’incroyable prestation de Gabriel Byrne. Puis c’est la Palme d’or à Cannes avec Barton Fink qui récolte en plus le prix de la mise en scène et le prix d’interprétation pour John Turturro.
Fausse note (la seule) en 1994 avec Le grand saut, hommage aux films de Frank Capra. Hollywood finance, Paul Newman est de la partie et les frères Coen ratent leur cible. Le grand saut n’intéresse personne et perd de l’argent. Joel et Ethan retournent à leurs budgets serrés et à leurs histoires insensées. Naissance de Fargo en 1994 et consécration pour les deux frères : trois Oscars, pluie de dollars au box-office et la joie toujours aussi discrète. Nouveau chef-d’œuvre en 1997 avec The Big Lebowski, monument de l’absurde en raison d’un scénario malin bâti sur du vent. Jeff Bridges y picole le White Russian avec talent, John Goodman disperse les cendres comme personne et John Turturro fait presque l’amour à sa boule de bowling. Résultat : 700 000 entrées en France.
Un nouveau venu débarque en 2000 dans le cercle d’acteurs très fermé des frères Coen en la personne de George Clooney. Ensemble, ils commettent O’Brother, comédie musicale un peu bâtarde qui a le mérite de briser l’image un rien surfaite du docteur Ross. Enfin en 2001, nouveau rendez-vous sur la Croisette cannoise avec The Barber : l’homme qui n’était pas là. Ce film contemplatif en noir et blanc et un rien longuet récolte le prix de la mise en scène. En 2002, les frères Coen décident d’aborder un genre qui leur est inconnu, la comédie romantique avec Intolerable Cruelty mettant en scène Catherine Zeta-Jones et une nouvelle fois George Clooney. Il est à noter que pour la première fois de leur carrière le scénario de Intolerable Cruelty n’est pas de leur initiative...
Au regard de la filmographie des frères Coen, on découvre des éléments récurrents auxquels peu de leurs films échappent :
- Les ploucs tout d’abord, car oui, les frères Coen aiment les ploucs... Du personnage de Hi, interprété par un Nicolas Cage halluciné dans Arizonia Junior en passant par le couple d’affreux crétins dans Fargo joués avec bonheur par Steve Buscemi et Peter Stormare, le plouc est souvent le personnage central sinon un moteur non négligeable pour l’intrigue dans l’univers des Coen.
- Un casting sans faute avec des acteurs fétiches qui traversent leurs films naviguant entre rôles principaux, seconds rôles et parfois même simples apparitions, mais toujours avec une aisance et un bonheur non dissimulé... on pense à John Goodman, Steve Buscemi, John Turturro, Billy Bob Thornton ou encore Frances McDormand (qui d’ailleurs est également l’épouse d’Ethan Coen).
- Un renouvellement constant de leur cinéma grâce à un éclectisme des genres abordés, chaque nouveau film semblant être une tentative pour les frères Coen de poser un pied sur un territoire inconnu... thriller, comédie non-sensique, film noir, fresque surréaliste, comédie romantique, tout y passe...
On peut également souligner leur mise en scène toujours excellente, sinon magistrale, et leur collaboration de longue durée avec le compositeur Carter Burwell qui donne à chaque film un ton et une texture sonore si particuliers.
Même si chaque nouveauté reste une œuvre à part et définitivement au-dessus de la mêlée générale, on a pu un moment avoir le sentiment que les plus grands films des frères Coen étaient derrière eux. Le cru 2007 nous fait définitivement réviser notre jugement. Entre conventions et prise de risque, No country for old men est un exquis tohu-bohu. On en redemande.

Filmographie

 Sang pour sang (Blood simple, 1984)
 Arizona Junior (Raising Arizona, 1986)
 Miller’s Crossing (1990)
 Barton Fink ( 1991)
 Le grand saut (The hudsucker proxy, 1997)
 Fargo (1995)
 The big Lebowski (1997)
 O’Brother (O’Brother, where are thou ?, 2000)
 The barber : l’homme qui n’était pas là (Barber : the man who wasn’t there, 2001)
 Intolerable cruelty (2002)
 Ladykillers (2003)
 No country for old men (2007)

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