Le 19 août 2025
Howard Phillips Lovecraft a écrit cette nouvelle en 1926 sans se douter qu’elle deviendrait un des classiques de l’horreur du XXe siècle. Jacques Tiberi en propose une traduction iconoclaste, se détachant du texte originel pour offrir une version conservant l’atmosphère lovecraftienne.
- Auteur : H. P. Lovecraft
- Editeur : Dandelion
- Genre : Fantastique
- Nationalité : Américaine
- Traducteur : Jacques Tiberi
- Date de sortie : 24 septembre 2025
- Plus d'informations : site de l’éditeur
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Résumé : « L’appel de Cthulhu, traduction iconoclaste » commence en 1927 aux États-Unis. Le narrateur découvre le contenu des dossiers de son grand-oncle Georges Gammell Angell, enseignant à Providence. Parmi de nombreuses notes, un bas-relief d’argile dérangeant représente une créature céphalopode. Après avoir lu ces documents, le narrateur enquête sur ce qui lui semble les prémices d’une banale escroquerie, sans savoir qu’il s’est engagé dans un chemin menant à l’horreur absolue...
Critique : Jacques Tiberi explique sa démarche en introduction : conserver l’ambiance oppressante, mais s’éloigner des tournures lourdes des traductions que, plus jeune, il avait lues. C’est donc une nouvelle version de ce classique que proposent les éditions Dandelion.
On est plongé progressivement dans le mystère et l’angoisse. Le narrateur expose dès le début ses regrets d’avoir poussé ses investigations si loin et, à la fin de la nouvelle, on comprend pourquoi.
La construction de ce récit joue sur plusieurs niveaux. Le lourd dossier de Georges Gammell Angell en constitue le liant. Après sa mort, cette malle de documents revient à son petit-neveu, celui qui raconte l’histoire.
Toutes ces notes, disparates en apparence, se recoupent et font apparaître un schéma logique. En plus de cela, le petit-neveu de Angell, dubitatif sur les conclusions de son grand-oncle, mène sa propre enquête. Il ne fera que découvrir la sinistre vérité.
Témoin extérieur et étranger, le petit-neveu avance de plus en plus dans l’enquête, tout en restant en-dehors, puisqu’il ne croise l’immonde que par l’intermédiaire d’autres personnages. Pourtant, il sent l’horreur se rapprocher et c’est ce qu’il consigne dans ses écrits. L’identification est alors très facile avec ce narrateur quasi anonyme, qui lit et recueille des faits et des souvenirs.
La traduction reste fidèle à Lovecraft avec l’emploi de nombreux adjectifs pour décrire l’indescriptible et l’horrible. Elle se détache de la prose parfois dense de l’écrivain tout en gardant un niveau de langage soutenu et précis. On pourra seulement regretter la version différente de la célèbre maxime cthulhienne :
"That is not dead, which can eternal lie, And with strange aeons even death may die."
En effet, au lieu de la transcription classique : "N’est pas mort ce qui à jamais dort, et au long des siècles, même la mort peut mourir", Jacques Tiberi propose : "N’est pas mort ce qui sommeille pour l’éternité, car au fil du temps sans fin, même la mort peut être vaincue" que nous trouvons moins imagée.
Cette phrase est d’ailleurs écrite dans une police différente, plus manuscrite et plus difficilement lisible, pour rappeler l’aspect mystérieux de ces mots gravés ou murmurés à voix basse à cause de la peur qu’ils font naître.
Justement, la mise en page fait ressortir cette abondance de documents compilés par Angell. L’emploi de cette police complexe pour les phrases mystérieuses, d’autres plus journalistiques pour les articles, contribuent encore plus à l’immersion.
Des illustrations et des photos noir et blanc sont réparties sur l’ensemble du recueil. Si certaines nous aident à entrer dans le récit, d’autres nous coupent un peu de l’intrigue centrale. Là, chacun pourra se faire sa propre opinion selon ses goûts esthétiques et les attentes que son imagination a créées. Mais l’image du pylone sculpté d’entrelacs végétaux lors du passage sur la découverte des architectures cyclopéennes par le marin perdu nous a paru plus décalée qu’intrigante.
Seulement certaines représentations sont créditées et une courte liste finale des auteurs de ces illustrations ou photographies aurait été bienvenue.
Ce petit ouvrage permet de découvrir ce classique de Lovecraft d’une autre manière grâce à la nouvelle traduction, à la mise en page dynamique, aux illustrations anciennes et modernes ainsi qu’aux photographies.
De plus, pour renouveler l’expérience, une version audio est fournie avec le livre, via un QR code et une adresse html.
L’appel de Cthulhu, traduction iconoclaste propose une nouvelle version française de ce récit d’angoisse, dans une mise en page travaillée et soignée, qui saura vous entraîner dans l’imaginaire lovecraftien.
70 pages – 6€
Galerie photos
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