O Calcutta
Le 5 janvier 2008
Une expérience humaine et artistique extraordinaire pour un documentaire de premier plan.
- Réalisateurs : Ross Kauffman - Zana Briski
- Genre : Documentaire
- Nationalité : Américain
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– Durée : 1h23mn
– Titre original : Born into brothels
– Oscar du meilleur documentaire 2005
Primé aux Oscars 2005, ce magnifique documentaire qui se déroule dans le quartier des prostituées de Calcutta, nous présente l’expérience humaine et artistique menée par la photographe Zana Briski auprès d’enfants voués à la pauvreté et au désespoir.
L’argument : En 1995, Zana Briski part en Inde pour un reportage photographique. Elle y retournera plusieurs fois, tentant d’approcher les prostituées du quartier rouge de Calcutta. Logeant dans ce quartier, elle fait la connaissance des enfants qui y grandissent. Peu à peu lui vient l’idée de leur apprendre la photographie, moyen de les révéler à eux-mêmes et de leur faire connaître autre chose que leur quotidien. Les enfants s’avéreront non seulement très intéressés par le projet mais également très doués, dans l’ensemble, pour l’exercice proposé. Des expositions et des concours mondiaux s’ensuivront ainsi que l’espoir, pour certains d’entre eux, d’accéder à une éducation scolaire de qualité.
Notre avis : C’est tout d’abord l’expérience humaine extraordinaire qui nous touche dans ce documentaire. Le personnage de la photographe, jeune femme menue et déterminée, impose le respect et l’admiration. L’adoration que ses jeunes élèves lui vouent semble déteindre sur la pellicule et l’on est incroyablement ému par la volonté de cette femme, par sa ténacité et son courage face aux obstacles, nombreux, qu’elle rencontre.
Et bien sûr, ce que ses qualités mettent en avant, ce sont celles des enfants qu’elle nous présente, tous extrêmement émouvants jusque dans leurs injustices occasionnelles, entre eux ou vis-à-vis de leur tutrice. Leur mélange de naïveté enfantine, voire parfois d’infantilisme, et de conscience déjà adulte, rend leurs paroles graves et perturbantes aux yeux du spectateur moyen occidental. Il faut entendre ces gamines à la voix rauque évoquer leur avenir incontournable de prostituées. Ou encore ce petit garçon, sélectionné pour un concours international de photographie, décider de tout laisser tomber à la mort de sa mère et se réfugier dans une attitude de "voyou".
La rencontre de la photographe et de ces enfants, la complicité qui s’en échappe et qu’a su transcrire la caméra, sont un émerveillement continu. Les images, celles du film et celles des photos, nous dévoilent avec beaucoup de beauté cette rencontre hors du commun. La présentation réitérée des œuvres des enfants nous en dit long sur la passion et l’idéal qu’ont su insuffler les cours de la photographe chez ses petits élèves. D’autre part, le support filmique et l’usage qui en est fait, loin d’être redondants par rapport aux photos elles-mêmes, nous plongent au cœur de ce voyage humain fascinant : les réalisateurs sont parvenus à un dosage très équilibré d’esthétisme (de belles images, sombres, accompagnées de musique indienne, ouvrent le film), de reportage muet, d’interview des enfants, et d’alternance entre moments forts (dans les paroles comme les images) et quotidien [1].
[1] Le site www.kids-with-cameras.org présente l’organisation créée par Zana Briski et offre un panel des photographies prises par les enfants de Calcutta
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