Pas vu, pas pris
Le 1er juillet 2011
Une œuvre policière et dramatique, sur fond de jalousie. Ce premier long-métrage d’Eitan Zur à la dramaturgie maîtrisée est assurément à découvrir.
- Réalisateur : Eitan Zur
- Acteurs : Yossi Pollak, Orna Porat, Melanie Peres
- Genre : Drame
- Nationalité : Israélien
- Date de sortie : 29 juin 2011
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– Durée : 1h42mn
– Titre original : Hitparzut X
Une œuvre policière et dramatique, sur fond de jalousie. Ce premier long-métrage d’Eitan Zur à la dramaturgie maîtrisée est assurément à découvrir.
L’argument : Ilan Ben Natan, professeur émérite de 58 ans, est marié à Naomi, une superbe jeune femme qu’il aime d’un amour obsessionnel. Un jour, il découvre que sa plus grande peur est devenue réalité : Naomi a un amant.
Ilan demande conseil à sa mère qui lui recommande de ne pas s’en préoccuper. Elle-même a eu beaucoup d’amants !
Mais Ilan suit sa femme à la trace et finit par rencontrer son rival, un peintre qui vit au bord de la mer, dans une petite maison isolée de tous.
Fou de jalousie, Ilan ne voit qu’une solution...
Notre avis : Naomi est une œuvre israélienne mais rien pourtant ne laisse transparaître les origines du cinéaste. Ce film n’est pas à l’instar des séries et long-métrages israéliens empreints des conflits qui font rage dans la région. Rien à voir donc avec le primé à Berlin en 2010, Lebanon retraçant la guerre du Liban, Zion et son frère sur fond de conflit israélo-palestinien ou encore les films de Ronit Elkabetz sur la force de la judéité dans les familles en Terre Sainte. Non, Eitan Zur se détache de ces considérations idéologiques et politiques pour proposer un discours plus universel, sur l’amour et la confiance ... ou plus exactement ici, sur l’absence de confiance.
© Pyramide Distribution
Naomi est le nom d’une superbe jeune femme de 28 ans, mariée à un homme approchant la soixantaine. On devine sans mal que cette femme est celle qu’il aurait aimé épouser lorsqu’il avait le même âge que celle-ci, alors mieux vaut tard que jamais... Mais une fois dépassée la séduction initiale, impressionnée par l’intelligence de cet homme plus tout à fait dans la force de l’âge, l’attirance physique n’est plus et, inévitablement, l’épouse va chercher ailleurs vigueur et plaisir. Cette tromperie, son mari la sent sans en avoir la preuve et le doute le ronge. S’ensuit alors pour lui une quête de l’homme qui lui arrache sa femme. Il ne fait pas de doute de l’issue tragique de cette recherche... A ce moment-là, le long-métrage devient un thriller.
© Pyramide Distribution
Bien sûr, l’idée n’est pas de retrouver le coupable d’un meurtre passionnel puisque l’on connaît dès le départ son identité, le « héros » même du film. Tels des complices de cet homme impulsif et malheureux, nous assistons impuissants aux angoisses et questionnements de ses proches et de sa femme en particulier. Celle-ci ne peut jamais se confier à celui qu’elle a épousé. En silence, elle souffre de l’absence de celui qui habite réellement son cœur. Elle ne mène pas son enquête, elle vit simplement comme si de rien n’était, certaine que son amant l’a abandonné, retournant à ses propres intérêts, loin de toutes considérations communes. Double peine.
Avec Naomi, Eitan Zur réalise un premier long-métrage réussi, cohérent et personnel. Maîtrisant la dramaturgie, il plonge le spectateur dans la torpeur existentielle de ses personnages. On espère alors que son second film sera aussi puissant que cette première réalisation.
© Pyramide Distribution
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