Le vieil homme et la fleur
Le 9 juin 2025
Un film intimiste, où la narration et la mise en scène, très sobres, sont tout du long au service du développement des personnages d’une histoire simple et émouvante.


- Réalisateur : Kinsohita Baku
- Genre : Animation
- Nationalité : Japonais
- Durée : 1h30mn
- Titre original : Housenka
- Plus d'informations : Le site du Festival
- Festival : Festival d’Annecy 2025

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– Festival d’Annecy 2025 : Compétition officielle
Résumé : Automne 2023. Akutsu, un détenu âgé condamné à perpétuité, est sur le point de mourir seul dans sa cellule individuelle. Une fleur d’housenka lui dit : "Quelle vie pourrie tu as eue." Akutsu commence alors à repenser à son passé. Été 1986. Akutsu vit avec Nana et son fils Kensuke dans un appartement miteux, dont le jardin est rempli d’housenka. C’est l’histoire du retour triomphal d’un yakuza mourant, le temps d’une nuit, et celle de sa famille, racontée par une fleur qui pousse en prison.
Critique : Présenté en compétition officielle au Festival d’Annecy 2025, The Last Blossom (Housenka en japonais) est le premier long-métrage du réalisateur Kinoshita Baku.
Ce joli drame familial et sentimental est doublé d’une réflexion pertinente sur le sens que l’être humain peut donner à sa vie dans une économie mondiale de plus en plus financiarisée.
Yakuza fauché, Akutsu ne parvient pas à exprimer ni à démontrer tout l’amour qu’il éprouve pour sa compagne Nana et le fils de cette dernière, Kensuke. Il faudra attendre l’élément perturbateur du récit pour que le héros du film puisse faire la démonstration de son dévouement envers sa famille. Une chronique de vie à hauteur d’homme et à hauteur de plante.
- Copyright Kazuya Konomoto /The Last Blossom Production Committee
Construite en flashback, l’histoire de The Last Blossom est rythmée par des dialogues savoureux entre une fleur rouge et le vieil Akutsu, au sein même de la cellule de prison qu’il occupe depuis des années. Le parti pris visuel et narratif est ainsi donné dès la toute première séquence. En effet, le film comporte très peu de scènes d’extérieur et tous les enjeux de son histoire se jouent dans la pièce à vivre d’un appartement, une chambre, les escaliers d’une bâtisse ou l’habitacle d’une voiture.
De la même manière, la mise en scène joue majoritairement de plans serrés, à échelle de personnages, pour saisir leurs complexités psychologiques et leurs conflits internes.
Le dessin et l’animation, très doux, s’inscrivent également dans cette perspective : le design des personnages (et des décors) est dépouillé, tout comme leurs mouvements et leurs dialogues. Il faut ici se défaire de l’emphase à laquelle les grandes franchises d’animes nous ont habitués pour se cantonner aux personnages et aux péripéties qu’ils traversent.
- Copyright Kazuya Konomoto /The Last Blossom Production Committee
The Last Blossom reste pourtant à bonne distance du genre réaliste ou naturaliste, la répartie incisive de la fleur rouge apportant une dose de fantastique et d’humour bienvenue.
La diégèse comporte elle aussi nombre de séquences malicieuses et empreintes de tendresse, comme celle ou Atsuku pose un coffre sur un terrain vierge en espérant pouvoir en devenir propriétaire par prescription au bout de deux décennies afin d’offrir une meilleure vie à sa famille, ou encore les jeux avec Nana et Kensuke. Car si Atsuku est peu démonstratif dans l’amour qu’il éprouve pour ces deux-là, son histoire montre aussi combien les plus belles preuves d’amour sont celles qui savent se révéler quand on ne les attend pas.
- Copyright Kazuya Konomoto /The Last Blossom Production Committee
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