April snow

Un mélodrame facile, sauvé par ses acteurs, qui s’abîment dans le pathos.

L’argument : In-su et Seo-young se rendent à l’hôpital, car ils viennent d’apprendre que leurs conjoints ont eu un grave accident de voiture. Alors que ces derniers sont dans un coma profond, In-su et Seo-young découvrent qu’ils entretenaient une relation extra-conjugale.

Notre avis : Un homme et une femme se rencontrent après l’accident de l’épouse de l’un et du mari de l’autre qui étaient amants. Double drame donc pour les deux personnages qui passent par tous les états (colère, haine, tristesse...). Lourd programme sur le papier, oui, et idem à l’écran. Ce précipité quelconque qui bannit toute hystérie sonde la douleur sourde de ses personnages et ne cherche qu’à se focaliser sur les silences (lourds) et les regards (tristes). Ça lorgne vers Sautet et le Wong Kar-wai d’In the mood for love, ça affiche une apparente sobriété mais ce n’est qu’un leurre : le traitement n’est pas à la hauteur de l’idée. Le fil narratif ne correspond qu’à une accumulation de lieux communs fatigants qui ne cherchent qu’à stimuler l’affect lacrymal avant de s’effondre dans une conclusion mièvre. Et la cata du pathos suintant n’est guère éludée. Trop sûr de sa mécanique et de ses effets, Hur Jin-ho fantasme sans doute d’un succès d’estime à la Locataires (Kim Ki-duk) mais, faute de bouleverser quoi que ce soit, il n’obéit qu’à une progression dramatique convenue, terne et dépourvue de subtilité. Bref, un faux événement à peine illuminé par ses deux interprètes principaux, courageux et dignes dans cette adversité.