Icare, puisqu’il est privé de ses ailes, préfère qu’on l’appelle Courgette. Son père est parti "avec une poule", sa mère se morfond toute la sainte journée entre bières et télé. Et puis, d’un coup, l’accident. Courgette envoie sa mère au paradis d’un coup de revolver. Le gamin nous explique tout ça avec ses mots et le langage de ses dix ans. Raymond le gendarme le récupère et hop !, direction un foyer où tous les mômes sont dans la même galère. Plus de parents, un peu de discipline, mais surtout les copains, l’affection redécouverte et l’attachement qui permet de mettre un pied devant l’autre en attendant des jours meilleurs.

Courgette reconstruit peu à peu une bulle dans laquelle il est comme un poisson dans l’eau. Pas drôle tous les jours, c’est vrai, mais puisqu’il y a Camille, son petit rayon de soleil... Et puis Raymond qui vient le voir de temps en temps, histoire de prendre de ses nouvelles...

Le langage de ce roman fait toute sa fraîcheur et son originalité. Ce pauvre gosse nous parle dans le creux de l’oreille et c’est en quelque sorte une longue confidence qu’il nous invite à entendre. Gilles Paris a superbement réussi son pari, à savoir restituer sans fausses notes la mélodie chantonnée par Courgette. Un récit qui ne cède jamais à la mélancolie mais qui, bien plus encore, constitue un véritable hymne au bonheur !