Class 1984 - la critique

Retour sur une série B culte des années 80 à grand succès, signée Mark L. Lester, où un professeur bien pensant se heurtent à des lycéens punks dans un microcosme de violence urbaine.

L’argument : Dans un futur proche Andy Norris, jeune professeur de musique, est nommé en remplaçant au lycée Lincoln. Très vite, il se heurte à Peter Stegman, un adolescent meneur et sa bande. Il tente tout d’abord d’apprivoiser la violence des adolescents. Le suicide d’un étudiant, sous l’emprise de la drogue, le choque particulièrement. Il sait que la drogue a été vendue par Stegman, mais l’unique adolescent témoin, Arthur, refuse de parler. Très vite, Norris subit les pressions et menaces des adolescents turbulents, particulièrement après avoir refusé Stegman dans son orchestre, malgré ses qualités musicales. Destructions de voitures, menaces, etc... la relation entre le professeur et son élève atteindra vite le point de non retour !

Notre avis : Sorti en 1982, Class 1984 est un film d’anticipation courte qui se déroule essentiellement à l’intérieur d’un lycée américain des bas quartiers. Malgré les trente années passées depuis son tournage le sujet reste toujours d’actualité, à savoir la violence des gangs en milieu scolaire. Un jeune professeur bourré de bonnes intentions pédagogiques va devoir faire face à un jeune chef de bande rebelle, surdoué et sadique, ayant sombré dans la délinquance néo nazie ; sans le savoir l’enseignant va plonger dans un véritable cauchemar qui va ébranler sa vie sociale et son couple.
Le réalisateur Mark L. Lester (qui sera connu par la suite pour son Commando avec Arnold Schwarzenegger en 1985) arrive a restituer un climat de violence et d’insécurité de manière assez réaliste et oppressante. Lester subvertit d’emblée les clichés gentillets des années 70 sur le milieu scolaire en n’hésitant pas à montrer des scènes de racket, de prostitution et de vente de drogue à l’intérieur même du lycée pour déranger ; un cocktail détonnant et une liberté coutumière des productions indépendantes des années 80 que l’on réservait à un public averti (il faut rappeler que cette série B distribuée par UGC fut lourdement interdite aux moins de 18 ans en France).

Le rythme du film est quant à lui très soutenu, caractérisé par une montée en puissance dont le paroxysme se situe dans la dernière demi-heure quand le professeur qui doit laisser de côté sa morale et ses idéaux décide de répondre à la violence par la violence ; Lester franchit alors le seuil du vigilante movie, répliquant ainsi au viol barbare de l’épouse du jeune enseignant par le gang de barbares.
Du côté de l’interprétation Perry King sait se montrer juste dans une prestation aidant à rendre le personnage de professeur qu’il incarne vraiment réaliste. On s’amusera également des premiers pas de Michael J.Fox en jeune lycéen joufflu. Il est loin de l’idole des jeunes qu’il allait devenir dans la saga Retour vers le futur !
La bande originale du film quant à elle est très orientée rock/punk pour coller à l’environnement urbain au New York en déliquescence des années Reagan, avec des artistes comme Alice Cooper, le groupe Teenage Head ou encore Fear.
Un sans-faute donc pour Class 1984 série B hargneuse dont l’esprit nihiliste captiva plus de 950.000 spectateurs en France (oui, oui, vous lisez bien, près d’un million d’entrées !) et qui, avec deux suites, et des ersatz à la pelle, Le proviseur avec James Belushi et même en version grand public, Esprits rebelles avec Michelle Pfeiffer, influença tout un pan du cinéma américain.