Le 25 novembre 2025
Un touchant hommage du cinéaste à son père, directeur photo majeur du cinéma. Le documentaire est à la fois un portrait familial intimiste et un témoignage singulier sur des films de réalisateurs majeurs tels Tavernier et Corneau.
- Réalisateur : Vincent Glenn
- Genre : Documentaire
- Nationalité : Français
- Distributeur : DHR - À Vif Cinémas
- Durée : 1h20mn
- Date de sortie : 26 novembre 2025
- Festival : Festival de Cannes 2025
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Résumé : Au commencement, il y a eu une opération du cœur qui a mal tourné. De là est né ce film qui s’est écrit comme une tragi-comédie entraînant un père et son fils dans un voyage vers une destination inconnue. Une escapade qui arpente la mémoire, le film noir, le parcours d’un homme qui a toute sa vie joué avec les ombres et les lumières. Un hommage au grand directeur de la photo Pierre-William Glenn.
Critique : Réalisateur de documentaires essentiellement, Vincent Glenn est aussi associé à des restaurations de films (Avoir vingt ans dans les Aurès). Présenté à Cannes Classics 2025, Dis pas de bêtises est né de la volonté de rendre hommage à son père, le directeur de la photographie Pierre-William Glenn (1943-2024). Ce dernier a éclairé une multitude de films majeurs pendant des décennies, et était alors très malade. Tourné à l’EHPAD La Maison des Artistes, mais aussi dans quelques lieux extérieurs, Dis pas de bêtises tente de redonner de la vigueur à un vieil homme en convoquant ses souvenirs, mais la détérioration de la santé de Pierre-William Glenn donnera vite au documentaire une autre dimension. Vincent Glenn a ainsi précisé dans un entretien avec No Yelling Productions : « Je me suis mis au montage à l’été 2024. Je voulais faire vite, pour qu’il voit un premier montage de ces tournages qu’on avait commencés plusieurs années auparavant. Il y avait la forte probabilité, depuis le début, que je finisse ce film tout seul. Mais cela n’empêcherait pas que, pour la première fois, nous allions réussir à faire un voyage ensemble. Un voyage dans le temps, dans l’histoire du cinéma, dans nos imaginaires, un voyage à travers nos discordes, un passage par quelques-uns de nos points communs ».

- Pierre-William Glenn
- © Vincent Glenn
Le long métrage est un touchant portrait d’une relation filiale, à la fois distante et proche, et aborde certains aspects du travail de Pierre-William Glenn, extraits de films à l’appui. Curieusement, l’œuvre qui semble la plus analysée est Cette femme-là de Guillaume Nicloux, que l’on aurait pu penser mineure, quand Passe ton bac d’abord de Pialat ou autres jalons majeurs de sa filmographie ne sont pas traités. Mais ce qui est dit sur ce film est passionnant, et les autres longs métrages sélectionnés sont choisis avec cohérence, qu’ils soient signés Corneau ou Tavernier. L’imbrication de l’intime et de l’artistique a lieu quand des archives dévoilent un Vincent Glenn enfant sur le tournage de L’argent de poche de Truffaut, où à travers des confidences de la productrice Annie Miller, sœur de Pierre-William et veuve de Claude Miller. Lequel Miller signa La meilleure façon de marcher à propos duquel Glenn déclare s’être reconnu dans le personnage de Patrick Dewaere, écrit par son beau-frère…

- Pierre-William Glenn avec sa grand-mère et sa mère
- © Vincent Glenn
Et quand surgissent des séquences de La mort en direct de Tavernier (dystopie prophétique sur téléréalité, l’IA et les débats sur la fin de vie), une mise en abyme pourrait se déceler : Vincent Glenn ne serait-il pas en train de tourner son Nick’s Movie ? On appréciera aussi la volonté du documentariste de ne pas éluder les déboires professionnels de son père, à l’instar du redoutable Terminus (1986, avec Johnny Hallyday), cuisant échec public et critique, dont Pierre-William Glenn assura la réalisation. Plus superflue et anecdotique nous semble la digression sur les conflits autour de la réforme des retraites (avec images d’actualité), si ce n’est qu’elle rappelle les convictions de gauche du père et du fils. On ne peut en fin de compte que recommander ce documentaire digne et instructif qui met en avant, au-delà d’une personnalité cinématographique de premier plan, un corps de métier (les chefs opérateurs) trop souvent occulté par le poids accordé aux stars et aux réalisateurs.
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