Le 2 mai 2025
Une série B maligne et bien troussée, moins légère qu’il n’y paraît.
- Réalisateur : Christopher Landon
- Acteurs : Reed Diamond, Violett Beane, Meghann Fahy, Brandon Sklenar
- Genre : Policier / Polar / Film noir / Thriller / Film de gangsters
- Nationalité : Américain
- Distributeur : Universal Pictures France
- Durée : 1h40mn
- Titre original : Drop
- Âge : Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs
- Date de sortie : 23 avril 2025
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Résumé : Violet est une jeune veuve qui, pour son premier rendez-vous depuis des années, se rend dans un restaurant très chic où celui qu’elle doit y retrouver, Henry, est encore plus charmant que séduisant. Mais leur alchimie naissante va vite être gâchée quand Violet se voit harcelée puis terrorisée par une série de messages anonymes sur son téléphone. Contrainte au silence, elle doit suivre les instructions qu’elle reçoit, sous peine que la silhouette encapuchonnée des caméras de sécurité de sa propre maison ne tue son jeune fils gardé par sa tante, la sœur de Violet. Si elle ne fait pas exactement ce qui lui est ordonné, ceux qu’elle aime le plus mourront.
Critique : Drop Game est un long-métrage comme Hollywood n’en produit plus qu’à la marge : une série B authentique et fière de l’être. Entre les blockbusters éléphantesques et les pochades comme Netflix ou Amazon en produisent à la chaîne survivent donc, cahin-caha, ces « films du milieu », produits avec trois bouts de ficelle mais un savoir-faire indéniable. Drop Game coche de fait toutes les cases de la série B roublarde : pitch sans fioritures et redoutable, budget riquiqui (onze millions de dollars, soit à peu près le budget traiteur du dernier Nolan), distribution dénuée de la moindre star (l’interprète le plus connu étant le bellâtre Brandon Sklenar, sorte de Chris Hemsworth rajeuni)… La série B a d’ailleurs ses artisans et ses héros, comme l’inépuisable Roger Corman ou Larry Cohen, lointains aïeux des producteurs du film, les si peu subtils Michael Bay et Jason Blum. Le cinéaste Christopher Landon (fils de Michael, immortel Charles Ingalls de La Petite maison dans la prairie !) s’est lui-même spécialisé dans ce genre de films malins et opportunistes, notamment avec ses deux Happy Birthdead ou Freaky, qui passaient respectivement Un jour sans fin et Freaky Friday à la moulinette horrifique.

- © Universal Studios. All rights reserved.
Si on citait Larry Cohen, ce n’est pas d’ailleurs tout à fait par hasard, puisque Drop Game évoque largement – jusque dans son titre « français » – l’un de ses scripts les plus fameux : le tendu Phone Game, à jamais le meilleur film du tâcheron Joel Schumacher. Les deux longs-métrages, d’ailleurs, peuvent aussi être vus comme de purs exercices de style hitchcockien, des canevas simplissimes (ici, une pauvre bougresse nommée Violet, victime d’un maître-chanteur qui la force, via SMS et autres mèmes, à commettre le pire) permettant toutes les outrances. Héroïne blonde platine rudoyée, complots échevelés et erreur sur la personne, violence domestique : « Hitch » aurait sans doute adoré ce Drop Game. Comme chez le grand Alfred, toujours, ou dans maintes séries B roublardes, son sous-texte est par ailleurs moins léger qu’il n’y paraît : cette surveillance de chaque instant, ce panoptique tiktokisé auxquels Violet n’arrive pas à échapper, c’est aussi et surtout le nôtre.
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