Le 4 décembre 2022
Indépendamment de l’affaire criminelle qui nourrit le propos de cette émission, il y aurait beaucoup à dire sur l’usage de l’expression métaphorique "veuve noire" pour désigner une criminelle.
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News : Si le "veuf noir" était une araignée, translaterait-on l’expression pour désigner, en criminologie, un homme qui assassine son épouse, sa concubine, son amante, ses enfants ou d’autres membres de sa famille ? Sans doute pas. Puisqu’’il est acquis que dans le monde animalier le mâle domine la femelle et que, comme l’a montré Simone de Beauvoir, les données de la biologie, élargies à la vie humaine, ont permis d’essentialiser une image des femmes pour les discréditer, les minimiser, les incriminer, les assujettir à la préséance masculine, on ne s’étonne pas qu’une image empruntée au cannibalisme sexuel des espèces Theridiidae trouve un prolongement dans une rupture avec un ordre naturel, parfaitement accordée à la caractéristique même du fait divers, dont la dimension transgressive est avérée. De là, tous les fantasmes sédimentés en expressions disponibles, aux fins de qualifier les meurtrières, et qui renvoient, plus que pour les hommes, à un imaginaire peuplé de monstres et d’animaux, comme les arachnides ou les mantes religieuses.
Le 28 septembre 2008, à Villard-Bonnot, dans l’Isère, Manuela Gonzalez, 55 ans, a tué son mari Daniel Cano, pour toucher deux contrats d’assurance-vie et bénéficier d’une exonération de remboursement de prêt. Avant ce décès, d’autres hommes avec qui avait vécu cette femme sont décédés dans des circonstances étranges ou ont échappé de peu à la mort. Manuela Gonzales a été condamnée par la cour d’assises de l’Isère à trente ans de prison.
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