Le 3 juillet 2017
Une première saison décevante, mais pleine de promesses ...
- Acteurs : Finn Jones, Jessica Henwick
- Genre : Fantastique, Action
- Nationalité : Américain
- Durée : 13 x 52mn
- Date de sortie : 17 mars 2017
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Résumé : Après avoir disparu quelques années, Danny Rand revient à New York pour combattre les criminels qui en ont fait une ville corrompue, grâce à ses connaissances en kung-fu et la puissance destructrice de son poing.
Notre avis : Après Daredevil et Luke Cage, Netflix a mis en chantier une nouvelle série consacrée à un héros Marvel, mais un héros mineur de cet univers, à l’existence intermittente. Iron Fist, apparu en France en 1975, surfait sur la mode du kung-fu, comme le bien oublié Shang-Chi ; leur heure de gloire, si elle a existé, fut de courte durée, leur potentiel devenant vite assez limité et la vogue s’épuisant. Curieux choix donc que de s’atteler à raconter l’odyssée de Danny Rand, enfant de milliardaires élevé par des moines dans un univers parallèle, et qui revient quinze ans après, doté de la possibilité d’utiliser avec parcimonie un poing invincible. La série parvient à créer un univers cohérent, avec ses adjuvants, Colleen Wing et Claire (qui, comme Madame Gao, fait le lien avec Daredevil , en prévision d’une autre franchise à venir, The defenders), ses opposants, l’organisation secrète la Main, et les dirigeants de l’entreprise.
- © tmdb
Néanmoins, Iron Fist souffre de défauts évidents dès le premier épisode : d’abord l’acteur principal n’a clairement pas les épaules pour le rôle ; plutôt fade, pas très convaincant quand il s’agit de jouer les émotions, Finn Jones passe beaucoup de temps à gémir. On touche là un autre manque criant, celui du scénario, dont on dira au minimum qu’il est inégal : pour un épisode 6 qui, s’avère nourri de combats et stylé dès le pré-générique, combien d’autres plombés par des tunnels dialogués ? Encore pire, des pistes prometteuses tournent court : l’attaque de l’entrepôt (7), qui aurait pu devenir une action d’éclat, est expédiée en quelques minutes ; deux personnages énigmatiques, Bakuto et Davos, voient leur mystère dissipé avant d’être inquiétants ; quant à la traque de Danny par les stups, elle échoue lamentablement à instaurer un quelconque suspense. D’une manière générale, la série manque de tension et d’enjeux. On aimerait trembler ou frissonner, mais trop souvent la déception l’emporte.
Même les rares bonnes idées de mise en scène tournent court ; on n’en donnera qu’un exemple : dans l’épisode 12, deux combattants sont saisis en split-screen, ce qui rappelle habilement la BD d’origine. Mais ce procédé, dont on ne souhaiterait pas évidemment qu’il devienne systématique, apparaît si fugacement qu’il est plus de l’ordre du subliminal que de l’effet pertinent.
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Iron Fist n’a pas la noirceur d’un Daredevil ou, chez DC, d’un Arrow auquel il fait pourtant penser (même retour après une longue absence, même statut richissime, même initiation mais ici les flash-back sont presque inexistants, ce qui est sans doute dommage pour la construction du personnage) ; sa culpabilité reste un artifice scénaristique et un sujet de dialogue, elle n’existe pas vraiment. Il aurait pu devenir un héros plus positif tout en gardant de l’attrait, rien n’oblige à l’auto-flagellation perpétuelle. Mais trop de conventions nuisent singulièrement à l’intérêt de la plupart des épisodes.
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Alors que reste-t-il ? Quelques combats bien sentis, pas trop mal chorégraphiés, sans aucun doute. La dernière confrontation avec Harold a même un certain panache. Pareillement, le personnage de Madame Gao, énigmatique et fort, recèle un potentiel encore sous-exploité mais qui semble une réelle promesse pour la seconde saison. Il y a encore un petit nombre de cliffhangers efficaces ou certaines fulgurances de brutalité (de manière anecdotique, on peut s’amuser du « faux » caméo de Stan Lee dans l’épisode 13) . Mais, avouons-le, c’est insuffisant pour faire de cette série un ensemble addictif dont on guetterait fiévreusement le suite. Produit tout juste honnête, il pourrait à l’avenir, se densifier et, avec un rythme plus soutenu, gagner en puissance et, qui sait, utiliser la réflexion à peine esquissée sur la puissance des multinationales.
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