L’écume des jours - Charles Belmont - critique

Critique : Charles Belmont, à la veille de mai 68, adaptait le roman éponyme de Boris Vian jugé comme inadaptable. Malheureusement, la date de sortie en mars ne servit pas le film dont la visibilité fut balayée par l’actualité.
Pourtant, il y a beaucoup de fraîcheur et de fantaisie dans cette histoire improbable et absconse où les actes et objets sont détournés avec malice. On ne comprend pas forcément tout, si ce n’est la gravité de la maladie de Chloé, mais ce n’est pas important si l’on accepte de se laisser porter par la poésie fantaisiste de Vian, qui sous-entend tout de même en creux la perte de l’innocence.

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Les décors invraisemblables et inventifs d’Agostino Pace, dont c’était la première incursion au cinéma, participent aussi largement au décalage permanent de l’ensemble.
La distribution, composée de jeunes talents de l’époque, déclame naturellement des textes la plupart du temps iconoclastes. Jacques Perrin, Sami Frey et Bernard Fresson, qui côtoient Marie-France Pisier, Alexandra Stewart et Annie Buron dont ce fut le seul film, amènent le supplément de folie qui complète bien cette œuvre imaginative totalement unique et originale.

En 2013, Michel Gondry proposera une nouvelle adaptation du roman. Ses interprètes seront Romain Duris, Audrey Tautou, Omar Sy et Gad Elmaleh dans les rôles principaux.