Le 24 juin 2025
Ce roman phare d’Adolfo Bioy Casares propose une histoire fantastique qui nous entraîne sur une île isolée, au côté d’un protagoniste anonyme. Le récit parvient à nous tenir en haleine jusqu’à sa chute, en milieu de narration.


- Auteur : Adolfo Bioy Casares
- Collection : Pavillons poche
- Editeur : Robert Laffont
- Genre : Fantastique
- Nationalité : Française
- Traducteur : Armand Pierhal
- Titre original : La invención de Morel
- Date de sortie : 20 mars 2025
- Plus d'informations : Le site de l’éditeur

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– Année de publication d’origine : 1940
Résumé : « L’invention de Morel » débute sur une île… Un naufragé, ou plutôt, un fugitif se cache des forces de l’ordre, espérant que personne ne le retrouvera dans cet endroit isolé du monde. Il est bien surpris en voyant, un jour, un groupe de touristes venus en vacances sur l’île, dont une gitane brune. L’homme se cache et espionne ces inconnus, dans la crainte d’être lui-même repéré. Il s’attache de plus en plus à cette femme brune qui vient le soir, seule, regarder le soleil couchant...
Critique : Jorge Luis Borges a écrit la préface du recueil tandis que J.-M. G. Le Clézio en a rédigé un avant-propos, que nous recommandons de lire seulement après le dénouement de l’intrigue principale.
Adolfo Bioy Casares nous livre une histoire de survie, qui dérive vers le roman d’amour pour basculer dans le fantastique, à moins que tout ne soit lié car le récit entier est raconté du point de vue de ce fugitif, dont nous ignorons jusqu’au bout l’identité et surtout quel méfait il a pu commettre.
L’homme va devoir gérer l’intrusion de ses touristes et le risque d’être aperçu voire dénoncé. Nous suivons ses réflexions. Tout est raconté au passé, car l’inconnu consigne jour après jour ses impressions dans un carnet, sur des feuilles. Plusieurs faits étranges attirent son attention et la nôtre. C’est au milieu du roman que nous aurons les explications, mais l’histoire continue jusqu’à son dénouement final, attendu en même temps que surprenant.
Adolfo Bioy Casares sait comment faire monter la tension, qui retombe en partie après le retournement central. Celui-ci constitue une belle surprise, mais il est malheureusement dévoilé par J.-M. G. Le Clézio dans son avant-propos. C’est bien dommage car dès le début, vous savez de quoi il en retourne. Aussi, nous vous conseillons de ne lire ce court texte qu’une fois arrivé au bout de l’histoire centrale. Vous gardez ainsi la surprise totale et le plaisir de vous immerger dans une œuvre étonnante.
Adolfo Bioy Casares nous montre les effets de la solitude sur le cerveau humain. Le narrateur parvient à prendre du recul et analyser sa situation mais, petit à petit, il s’interroge sur ses propres raisonnements. Et les événements extérieurs ne l’aident pas à prendre de la distance.
Grâce à l’idée de ce témoignage noté, nous sommes au cœur des pensées du protagoniste et, tout comme lui, nous nous interrogeons sur la fiabilité de ce que nous lisons. Nous arrivons, un peu en avant lui, aux mêmes hypothèses. La curiosité nous tient jusqu’à la chute, confirmant un dernier point sur cette mystérieuse invention qui donne son titre au livre.
L’invention de Morel est un roman fantastique intriguant où l’on suit un personnage anonyme tentant de survivre sur une île alors que des touristes débarquent en villégiature. Un classique du genre avec des idées qui préfigurent de manière étonnante notre présent.
160 pages – 9,50 €
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