En avant la musique
Le 5 février 2009
Un joli documentaire sur le lien social et musical dans un quartier de Rome miné par le racisme.
- Réalisateur : Agostino Ferrente
- Acteur : Mario Tronco
- Genre : Documentaire
- Nationalité : Italien
- Distributeur : Eurozoom
- Durée : 1h33mn
- Titre original : L'Orchestra di Piazza Vittorio
- Date de sortie : 3 décembre 2008
L'a vu
Veut le voir
– Golden Globes, Italy 2007 : Special Award ’Stampa Estera’
– Sortie Italie : 22 septembre 2006
– Festival de la Rochelle, France : 3 juillet 2007
L’argument : Rome, Piazza Vittorio, dans un quartier populaire à forte population d’immigrés.
Face à l’intolérance qui monte dans leur quartier, leur ville et dans tout le pays, Mario Tronco, compositeur, et Agostino Ferrente, documentariste, s’attellent à un projet fou : rassembler des musiciens du monde entier dans un même orchestre et dans un même but, celui de sauver l’espace culturel de la Piazza Vittorio et son Cinéma Apollo, voué à devenir une salle de bingo...
Le film va suivre cette aventure pas à pas comme un journal de bord, pendant plus de 5 ans.
30 musiciens, 4 continents, 15 nationalités, 8 langues.
Entre auditions, répétitions, galères de papiers, menaces d’expulsion et incompréhensions, petit à petit l’orchestre se met au diapason...
- © Eurozoom
Notre avis : Depuis Buenavista Social Club de Wim Wenders, le documentaire traitant d’orchestres semble presque devenir un genre en soi. Celui-ci doit être replacé dans le contexte de l’Italie berlusconienne, minée par l’affairisme et le chaos social. La tentative (qui pouvait sembler utopique au départ) de fonder un orchestre « international » rassemblant divers membres de la communauté immigrée aboutit à un projet cohérent, modèle de citoyenneté et de symbole artistique d’échange culturel. En sauvant un cinéma et en le transformant en un centre culturel des plus actifs à Rome, Agostino Ferrente (le réalisateur) et Mario Tronco (musicien) ont constitué le meilleur antidote au communautarisme et à l’individualisme ambiants.
Pourtant, le film ne verse ni dans l’angélisme, ni dans le pamphlet donneur de leçons. Des séquences dévoilent les moments de découragement (quand un visa arrivé à terme menace d’expulsion un musicien) mais aussi les préjugés : ainsi un des participants refuse le terme de « chanson » à la splendide mélodie de son partenaire, au prétexte que les paroles sont inexistantes, scène d’un humour subtil, repris après le générique final. Le passage filmant une directrice artistique qui propose d’introduire l’orchestre dans un festival révèle les bonnes intentions des officiels, mais sans doute leur opportunisme inconscient. Et, quand la caméra scrute les répétitions, l’ironie acerbe du Fellini de Prova d’orchestra n’est pas loin. Au final, voici un documentaire sans doute plus en phase avec le style télévisuel mais qui constitue au demeurant une véritable bouffée de bonheur.
- © Eurozoom
Galerie Photos
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