Roots 67

Co-produite par Arte, une jolie collection de reprises des maîtres du rock de l’année 1967 par les élèves des générations suivantes. Une récréation studieuse.

Notre avis : La diffusion de la (bonne) musique est tellement rare à la télévision qu’il serait inconvenant de ne pas féliciter Arte pour cette délicieuse entreprise. Le principe est simple : plusieurs artistes rendent hommage à leurs idoles en reprenant des morceaux rock de l’année 1967. Ce projet, diffusé en 2007, sort donc aujourd’hui en DVD. Au programme de ces reprises : Stones, Beatles, Doors, Kinks, Hendrix, Dylan et consorts, bref des grosses pointures des sixties.
Mais cet exercice périlleux entraîne immanquablement, et sans qu’on le souhaite vraiment, une comparaison impitoyable entre chacun des interprètes, tous plein de bonne volonté. C’est un peu comme à l’école primaire, lorsque chaque élève vient au tableau réciter une poésie. La tentation est grande de distribuer des bons points ou d’envoyer l’un d’eux au coin. Expédions rapidement les bonnets d’âne en soulignant néanmoins qu’ils sont peu nombreux. La grande déception concerne malheureusement le talentueux Mathieu Chedid qui ouvre le bal avec une version française peu judicieuse de Sergent Pepper des Beatles. Le problème inverse se produit avec Jean-Louis Aubert et son anglais fragile sur le Ruby Tuesday de son mentor Mick Jagger. Alain Chamfort et sa pâle Penny Lane font illusion quelques secondes puis sombrent dans l’ennui tout comme l’interprétation paresseuse de Waterloo sunset, classique des Kinks, par The Servant.
Au rayon des réussites, citons la belle reprise des Doors par Piers Faccini, la délirante version de The beat goes on de Mami Chan et Katerine, Spleen et ses human beatbox qui parviennent à remplacer la guitare d’Hendrix et deux superbes morceaux de Kim Fahy (See Emily play du Floyd et Let’s spend the night together des Stones). A cela s’ajoutent trois belles surprises : l’actrice Juliette Lewis, avec un petit air de Camille, reprend admirablement le Somebody to love de Jefferson Airplane ; la version orientale d’All along the watchtower (Dylan) par Kamilya Jubran ; quant à Franck Monnet et son orchestre symphonique, il clôt en beauté ce DVD avec une interprétation inspirée de A day in the life des quatre garçons dans le vent.
La mise en scène de tout ce beau monde est originale, bien qu’un peu trop sage. Le travail sur les lumières et les couleurs acidulées du décor diffusent néanmoins un léger parfum psychédélique, créant une atmosphère délicate et joyeusement narcotique. On en redemande !

Le DVD
Une édition de qualité dotée d’un son irréprochable.

Les suppléments :

Un petit bonus d’une vingtaine de minutes nous dévoile les coulisses de certaines prestations (-M-, Katerine, Aubert, Spleen...) et le travail en amont des deux arrangeurs principaux, Sarah Murcia et Albin de la Simone. Ce document a également le mérite de citer les différents techniciens et de les voir évoluer dans leurs indispensables fonctions.

Image et son :

Une excellente définition, pour mettre en relief le travail sur les décors, et un son PCM irréprochable permettent d’apprécier pleinement les prestations proposées.