Le 13 novembre 2025
Autant dans la forme que le fond, le deuxième film de l’Iranienne Faezeh Azizkhani, peut-être trop centrée sur sa propre expérience d’artiste et d’enfant, ne parvient pas à convaincre le spectateur.
- Réalisateur : Faeze Azizkhani
- Acteurs : Hanieh Tavassoli, Ali Mosaffa, Pedram Sharifi, Pegah Ahangarani Farahani, Ramin Sadighi , Amaneh Agharezakashi , Ahmad Azizkhani , Majid Azizkhani
- Genre : Comédie dramatique
- Nationalité : Allemand, Iranien
- Durée : 1h19mn
- Titre original : Malakh
- Plus d'informations : Le site du Festival
- Festival : Festival Nouvelles Images Persanes 2025
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– Année de production : 2022
Résumé : Hanieh est une quadragénaire fauchée, sur le point d’être expulsée de son appartement par son propriétaire. Elle tente depuis des années de réaliser un film basé sur son propre scénario semi-autobiographique. Après avoir accepté l’impossibilité de réaliser son rêve, elle n’a d’autre choix que de vendre le scénario à l’une de ses meilleurs amis, capable de le réaliser. Très attachée à son œuvre, Hanieh ne tolère aucune réaction indifférente ou ignorante pendant la phase de préproduction, mais elle décide de ne pas s’impliquer dans un conflit avec le réalisateur, les acteurs et l’équipe. Toutefois la situation dérape…

- Copyright Shima Abedinzade
Critique : Voilà un film inspiré autant dans la forme que dans le fond. On reconnaît ainsi la mécanique tragique d’un récit intimiste à la Bergman ou plus récemment à la Pialat, où la question du père disparu hante les tribulations névrotiques d’une scénariste de cinéma. Il n’y qu’une évidence, celle que Faezeh Azizkahni met en scène sa propre histoire dans cette fiction où se joue la difficulté aujourd’hui de réaliser un film, a fortiori en Iran, et la difficulté pour une artiste de s’émanciper de ses traumatismes d’enfance. On y retrouve aussi un petit air de la réalisatrice et actrice Maïwenn dans cette escalade de tensions qui ont moins à voir avec le monde que les émotions personnelles de la cinéaste.
The Locust, la Sauterelle en français, multiplie les mystères dans un film bavard et confus. On y voit des coqs comme des surgissement imaginaires de l’image du père, l’arrivée d’une mère vieillissante en pleine répétition de tournage, et des comédiens occupés à remettre en cause l’intérêt du scénario. Heureusement, entre la réalisatrice et la scénariste, mise à contribution pour jouer son propre personnage, une relation d’amitié forte se noue, même si les évènements finissent par avoir raison de sa solidité.

- Copyright Faeze Azizkhani
The Locust ne parvient pas à échapper aux excès tragiques de l’auto-fiction. Le spectateur regrettera de très longues discussions qui, au lieu d’élever la pensée, enferment le récit dans des ressorts narcissiques. Hélas, la réalisatrice multiplie les effets stylistiques dans le montage, qui apportent à l’ensemble un sentiment de complaisance et d’autosatisfaction. Bien sûr, le cinéma iranien ne peut pas se réduire à sa dimension politique ou à son héritage de la Nouvelle Vague, mais force est de constater que les méandres mélancoliques de Faezeh Azizkahni ne convainquent pas vraiment.
L’ennui prédomine dans une œuvre qui ne parvient jamais à donner un rythme. On sait la proximité très étroite entre le documentaire et la fiction dans le cinéma iranien ; pour autant, cette fois, on est loin d’un Ebrahim Mokhtari qui parvient en permanence à nouer l’imaginaire du réel où des personnages très charismatiques sont convoqués pour témoigner de l’absurdité du monde.
The Locust n’aura pas été le meilleur cru de la quatrième édition du Festival Nouvelles Images Persanes. Pour autant, on attendait beaucoup de la seule réalisatrice dans la section des longs métrages en compétition. Il y a évidemment du talent dans cette façon de cerner le tragique qui se joue dans la résurgence de traumas anciens. Mais sans doute qu’un montage plus acéré aurait été utile à la fluidité d’une œuvre trop personnelle pour emporter ses spectateurs.
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