Japon, année zéro
Le 2 décembre 2013
Un animé entièrement en 3D qui s’inscrit dans la lignée d’Appleseed et propose un spectacle visuellement superbe, mais un peu vain sur le plan thématique. Les amateurs apprécieront.


- Réalisateur : Fumihiko Sori
- Acteur : Meisa Kuroki
- Titre original : Bekushiru: 2077 Nihon sakoku
- Genre : Science-fiction, Animation, Manga, Direct-to-video (DTV) et VOD, 3D
- Nationalité : Japonais
- Editeur vidéo : M6 Vidéo , WE Productions
- Durée : 1h49mn
Sortie du DVD : 27 janvier 2010
Un animé entièrement en 3D qui s’inscrit dans la lignée d’Appleseed et propose un spectacle visuellement superbe, mais un peu vain sur le plan thématique. Les amateurs apprécieront.
L’argument : En 2077, le Japon domine les secteurs de la robotique et de la biotechnologie. Mais les Nations-Unies considèrent ces avancées technologiques comme une menace pour l’humanité et mettent en place un système de réglementation draconien. Le Japon se retire alors de l’ONU et s’isole complètement du reste du monde. Dix ans plus tard, une unité des forces spéciales américaines - dont l’un des membres est le Lieutenant-Commandant Vexille - est envoyée pour enquêter sur la situation réelle au Japon. Ce qu’ils vont découvrir changera la face du monde...
Notre avis : Grosse production japonaise entièrement tournée en 3D, le second long-métrage de Fumihiko Sori (après avoir réalisé Ping Pong en 2002 et produit Appleseed en 2004) est un anime plutôt réussi sur le plan formel. Effectivement, s’éloignant de la tradition photo-réaliste, les auteurs ont privilégié l’esthétisation des personnages et de leur environnement, donnant ainsi naissance à une oeuvre d’animation souvent très belle. Certes, la technique est parfois perfectible et laisse apparaître un certain manque de cohérence visuelle, mais l’ensemble demeure d’un très bon niveau et permet de plonger le spectateur dans un univers de SF plutôt enthousiasmant.
Comme dans les autres animé du même genre, l’histoire démarre en plein milieu de l’action et le spectateur doit pénétrer peu à peu dans un monde futuriste où s’affrontent des groupes d’intérêts divergents. Une fois de plus, on nous propose la vision d’un Japon dévasté, ravagé par la technologie qui a pris le pas sur l’humanité. Encore une fois, l’origine du mal vient d’une grande entreprise qui, par intérêt financier, a sacrifié la population d’un pays entier. Le fan retrouvera donc ici une recette qui a maintes fois fait ses preuves et qui fonctionne encore bien. Le métrage bénéficie d’une réalisation efficace et d’une bande-son décoiffante du DJ Paul Oakenfold, même si son utilisation systématique peut sembler légèrement excessive.
Formellement abouti, le spectacle est toutefois moins satisfaisant au niveau de l’histoire, faussement complexe et souffrant d’un manque évident de psychologie. Effectivement, la plupart des personnages ne se définissent que dans l’action et le réalisateur perd peu à peu de vue leurs motivations profondes, rendant souvent caduques les scènes plus intimistes, pourtant très belles sur le plan esthétique. De même, la critique politique sous-jacente est progressivement noyée dans un pseudo discours humaniste qui confine au simplisme dans une dernière séquence bien trop explicite pour convaincre. Vexille 2077 (2007) est donc un inédit DVD tout à fait fréquentable, mais absolument pas révolutionnaire.
Le DVD
Un très beau DVD qui met en valeur l’esthétique du long-métrage.
Les suppléments
Trois modules d’environ trois minutes chacun nous sont proposés. Les deux premiers permettent au réalisateur d’évoquer le travail effectué sur l’animation 3D et les difficultés pour produire un tel film au Japon aujourd’hui. Le troisième module consiste en une démonstration des effets 3D. Rien de bien passionnant à cause d’une durée ridiculement courte. Deux spots télé sont ensuite consultables.
Image
A part quelques petits défauts minimes, cette édition propose une image superbe où les couleurs éclatantes sont sublimées par une définition exemplaire. Le résultat final est de toute beauté.
Son
Le spectateur pourra choisir entre une version française correcte et la version originale japonaise, toutes les deux en 5.1. A chaque fois, la piste permet de s’immerger totalement dans l’action grâce à un recours systématique aux enceintes arrière et au caisson de basses (même si celui-ci est davantage étouffé). Du tout bon.
Votre avis