Nous nous sommes tant aimés
Le 8 septembre 2004
Le cœur dans tous ses états pour un récit intime et mélancolique.
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Le cœur dans tous ses états pour un récit intime et mélancolique.
Des adieux à petit feu autour d’une mort annoncée. Des années d’alertes, d’angoisses, de rémissions, des années de vie autour d’un fil fragile, celui du cœur.
Ce cœur, c’est celui du père, qui flanche à intervalles réguliers, et par lequel il partira, il l’a toujours dit. C’est aussi celui d’un narrateur, héritier d’un organe familial auquel on ne peut se fier, mais encore de ces liens qui sont aussi du cœur, et qui rassemblent, autour de chaque alerte, chaque faiblesse, chaque défaillance du malade. La maladie devient alors une raison de vivre, sa gravité la rend précieuse.
Patrice Lelorain décortique avec finesse et simplicité la mise en place d’un scénario familial où la vie ne peut s’organiser qu’autour de l’imminence de la mort. Une imminence qui peut bien durer vingt ans, peu importe, l’essentiel est de distribuer les rôles et de s’y tenir. Lui, ce sera le fils préféré, célibataire et toujours disponible, qui aide à oublier l’absence d’une sœur, la distance d’un frère, et qui endosse l’histoire familiale comme un costume trop étroit, qui gêne et maintient à la fois.
On est dans la confession, dans l’intime, et en même temps dans l’histoire de chacun, qui se vit sous nos yeux, étrangère, et encore trop proche.
Adieux a la saveur du familier, goûteuse et cent fois ravalée, la gravité des histoires de cœur, tout s’y joue, mais tout peut recommencer.
Adieux, Patrice Lelorain, Liana Levi, 2004, 93 pages, 12 €
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