Critique

LIVRE

Arpenter la nuit - Leila Mottley - critique du livre

Le 19 août 2022

Au-delà de l’aspect sociétal de ce roman, c’est davantage la tendance qu’a Leila Mottley à s’attarder sur les détails, à zoomer sur le beau pour laisser le cru se brouiller, flou en périphérie, qui marque.

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Crédits : Albin Michel
  • Spitfire89 23 janvier 2025
    Arpenter la nuit - Leila Mottley - critique du livre

    Un livre que j’ai eu l’occasion de découvrir en avant première de la rentrée littéraire 2022. Premier roman de Leila Mottley.

    Jolie coup de coeur en refermant les pages de cet ouvrage, l’autrice s’inspire de faits réelles autour des évènements de 2015 après le suicide d’un policier qui dénoncer la corruption dans les services, elle dresse le portrait d’East Oakland, le quartier, la communauté, les habitants. Pauvreté, misère social, crime, prostitution, violence, nous suivons Kiara au travers ses déambulations et ses réflexions.
    Kiara est un personnages attachants, elle a du charisme malgré les souffrances, les humiliations et la violence subit.
    Même si le récit est sombre, glauque et oppressant la notion de famille et d’amour est importante.
    Une histoire déchirante dont on ne ressort pas indemne, ce premier roman est en course pour le prix des lecteurs 2024 le livre de poche.
    Je vous conseille vivement de découvrir cette histoire.

    "Et pourtant ça ne me dérangerait pas de me noyer, vu qu’après tout on est composés d’eau. Ce serait un peu comme si mon corps se mettait à déborder. Je crois que je préférerais mourir comme ça plutôt qu’en tombant dans les vapes sur le sol d’un appartement crasseux, avec le cœur qui s’emballe et puis qui s’arrête d’un coup."

    "Comment dit-on à un petit garçon qu’il est tout seul ? Il n’existe aucune bonne manière d’expliquer ce type de solitude, celle qui prend racine dans l’estomac, qui nous fait croire qu’il y a un truc caché dans notre chair et que c’est à cause de ce truc que le monde entier nous tourne le dos."

    "Une mort rapide qu’on a trouvée particulièrement lente.
    C’était un soulagement quand ça s’est terminé, quatre ans après sa sortie de Saint-Quentin, et on a enfin pu arrêter de se réveiller en pleine nuit avec la certitude qu’on allait le retrouver tout froid dans son lit. Le jour de son enterrement, j’étais trop fatiguée pour me soucier de porter du noir, et une partie de moi aurait préféré rester loin de tout ça comme mon frère. La mort, c’est plus facile à vivre quand on ne la voit pas."

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