Les effrontés
Le 24 mars 2013
Une comédie sociale portée par le duo Julie Gayet - Denis Podalydès, souvent touchante, malgré quelques longueurs.
- Réalisateur : Xabi Molia
- Acteurs : Denis Podalydès, Julie Gayet, Constance Dollé, Jérôme Thibault , Mathieu Busson
- Genre : Comédie
- Nationalité : Français
- Durée : 1h43mn
- Date de sortie : 14 avril 2010
Une comédie sociale portée par le duo Julie Gayet - Denis Podalydès, souvent touchante, malgré quelques longueurs.
L’argument : Elsa vit de petits boulots et essaie de décrocher un véritable emploi, afin de pouvoir assumer la garde de son fils. Mathieu, son voisin de palier, enchaîne, lui aussi, les entretiens d’embauche avec un art consommé du ratage. Bien qu’étant dans une situation de plus en plus précaire, tous deux cherchent à rebondir dans un monde qui ne semble pas fait pour eux. " Sept fois à terre, huit fois debout " ?
Notre avis : Film sur la précarité, Huit fois debout dépeint le quotidien d’une femme qui désire vivre comme tout le monde, avec un travail, et une vie de famille, en l’occurence ici aux côtés d’un fils qu’elle ne voit que peu puisque vivant chez son père. Ce personnage trouve en son voisin, un homme aussi perdu qu’elle, un réconfort autant qu’un miroir. Dans ces deux rôles de proximité, Julie Gayet et Denis Podalydès, tous deux parfaitement convaincants, incarnent des marginaux, plus qu’à proprement parler des « losers ». Ils apparaissent dépassés par une société exigeante dans laquelle ils ne parviennent pas à s’insérer tout à fait. On sent néanmoins chez Matthieu, le voisin, un désir, plus ou moins conscient, de rester en marge. Il conserve une barbe de quelques jours qui lui donne l’air continuellement ahuri, une allure de Droopy sympathique et décalé.
- ©UFO Distribution
Xabi Molia suit ces deux personnages avec tendresse ; il ne les juge pas et les présentent tels qu’ils sont, sans cliché, amalgame ou idéalisation. Le désir de normalisation et de réussite de l’héroïne est ainsi sincère mais elle se montre aussi velléitaire, ce qui peut paraître paradoxal, voire même exaspérant. Le regard du cinéaste se veut objectif, comme pour souligner le poids écrasant des normes sociales omniprésentes, et la difficulté d’exister sans respecter les codes établis. La pression est forte pour les deux protagonistes et le proverbe employé par Matthieu reflète bien leur décalage : « A atteindre son but, on passe à côté de tout le reste ».
- ©UFO Distribution
Malgré une bonne dose de tendresse, d’humour bienvenue et de pertinence sociale, Huit fois debout n’est pas pour autant une réussite. La faute à des baisses de rythme et à quelques longueurs. Il n’est pas toujours évident de saisir où Xabi Molia veut en venir car les situations tournent en rond et le spectateur aussi, même si cela colle avec la situation des protagonistes qui sont dans l’impasse. On évitera toutefois de porter un regard trop sévère ; la comédie porte un regarde juste et respectable sur le mode de fonctionnement de notre société. Xabi Molia ne désigne aucun coupable, mais évoque plutôt une conjonction d’éléments à la source du drame de ses deux personnages principaux. Même si le discours s’éternise, on n’oublie pas de sourire, et même de s’esclaffer devant la gaucherie chronique de ces antihéros.
- ©UFO Distribution
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’Boo’Radley 13 mai 2010
Huit fois debout - la critique
Film délicat, sans fadeur. Quelques plages très fraîches éclairées par le minois de Julie Gayet et la distanciation lunaire de Bruno Podalydès. L’humour, parfois, atteint une certaine forme de poésie. La mise en scène gagnerait, cependant, à plus de punch...