La terreur premier prix
Le 3 janvier 2018
Les quelques effets de sursaut ne donnent pas de légitimité à cette série B médiocre qui traîne sa carcasse de ghost-story exsangue dans la vacuité des DTV destinés aux adolescents. Le problème, c’est qu’ici, l’on est bel et bien au cinéma.


- Réalisateur : Adam Robitel
- Acteurs : Leigh Whannell, Lin Shaye, Angus Sampson
- Titre original : Insidious : the last key
- Genre : Épouvante horreur
- Nationalité : Américain
- Distributeur : Sony Pictures Releasing France
- Date de sortie : 3 janvier 2018
- Âge : Interdit aux moins de 12 ans
- Durée : 1h44mn
- Voir le dossier : Jason Blum / Blumhouse Productions
L'argument : Le docteur Elise Rainier, la brillante parapsychologue, va affronter le cas le plus effrayant et le plus personnel de son histoire : elle doit intervenir dans sa propre maison…
Notre avis : En 2015, le 3e segment d’Insidious, qui était en fait un prequel, avait relativement fait pitié, tirant vers le bas le genre surnaturel qu’il avait pourtant adroitement inspiré lors du premier film, réalisé par James Wan.
Après un second volet poussif, le prequel pitoyable, voici donc le retour au présent et aux personnages insupportables d’Elise, devenue, malgré elle, héroïne du 3e âge sans charisme, toujours attifée de ses deux acolytes geeks, sidekicks de l’humour bon marché, ghostbusters balourds, qui avaient fait plonger le premier volet dans le convenable, loin du solide que laissait présager les premières séquences... sans eux !
Triste de voir donc un 4e numéro démarrer avec les points faibles de cette saga, des personnages peu attachants et surtout au jeu toujours aussi limité, qu’il soit dans les moments de terreur ou d’humour. Les acteurs dans l’ensemble contribuent lourdement à la médiocrité de la série B très beauf, et l’écriture de Leigh Whannell (l’acteur vedette du premier Saw, scénariste en chef sur la saga Insidious, également acteur ici en geek empâté) tend à alourdir toujours plus un script abracadabrantesque.
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- (C) Sony Pictures International Releasing
En fait, c’est la réalisation plutôt sobre de Adam Robitel, dont on avait apprécié le found footage malade L’étrange cas de Déborah Logan, qui reste le plus regardable, notamment dans la mise en scène du surnaturel qui correspond à l’essentiel du film qui aime mettre la trouille aux mômes à grand renfort de jump scares et d’apparitions démoniaques multiples (cf. l’affiche, plutôt juste).
Plus acceptable dans sa deuxième partie, une fois le suspense enfin posé, Insidious 4 qui commence par sonder le passé traumatisant du personnage du médium, Elise, et qui se termine avec un coup de fil qui relance la saga vers ses origines, démontre néanmoins la volonté gênante de ses producteurs (notamment Jason Blumhouse, cela vous dit quelque chose ?) d’exploiter au-delà du raisonnable une saga avec des numéros télévisuelles qui répètent un genre exsangue. A l’image des dystopies adolescentes, des found-footages à trois francs, six sous, ou des torture-porn flicks, les ghost-stories de Blumhouse attendent qu’on les laisse reposer en paix. 2018 pourrait (enfin) avoir leur peau.
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