Le 16 avril 2025
Consacré à des retrouvailles familiales difficiles, le premier long-métrage du réalisateur grec Kostis Charamountanis ne manque pas d’idées, certes, mais celles-ci finissent par dérouter, parfois brisant le rythme d’un film déjà trop lent.


- Réalisateur : Kostis Charamountanis
- Acteurs : Simeon Tsakiris, Elsa Lekakou, Konstantinos Georgopoulos, Elena Topalidou
- Genre : Drame, Expérimental, Film pour ou sur la famille
- Nationalité : Macédonien, Grèce
- Distributeur : The Dark
- Durée : 1h45mn
- Date de sortie : 16 avril 2025
- Festival : Festival de Cannes 2024, ACID Cannes 2024

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Résumé : L’été. Une famille de trois personnes, un père célibataire, Babis, et ses jumeaux, Konstantinos et Elsa, se rendent sur l’île de Poros sur le bateau familial pour leurs vacances. Alors qu’ils se baignent, prennent des bains de soleil et se font de nouveaux amis, Konstantinos et Elsa rencontrent, à leur insu, leur mère biologique, Anna, qui les a abandonnés lorsqu’ils étaient bébés. Cette rencontre va réveiller de vieux sentiments de rancœur. Un voyage doux amer vers l’âge adulte.
Critique : Kyuka - Avant la fin de l’été, c’est l’espoir de voir des liens familiaux prématurément rompus se réparer avant la fin du film, et pourtant, n’en restera qu’une impression de frustration latente. Ici, rien de nouveau sous le soleil grec au niveau narratif. On a déjà vu et revu dans le cinéma européen des intrigues présentant une famille qui implose durant ses vacances. Sur le ton de l’humour, du coté de chez Bruno Podalydès, aidé de son frère dans Liberté Oléron ; ou bien dans l’esprit plutôt Nouvelle Vague dont semble d’ailleurs s’inspirer l’auteur, à la Éric Rohmer dans Conte d’été.
- © 2024 Heretic. Tous droits réservés.
Kostis Charamountanis ne manque pourtant pas d’idées pour évoquer les sujets qui lui tiennent à cœur. La nostalgie des vacances familiales par un format carré, filmé au caméscope, le chevauchement de dialogues pour illustrer l’impossibilité de communiquer de ses personnages, des effets de montage pour montrer parfois des scènes de quelques secondes à répétition… Mais tout cela paraît soit trop léger à l’image soit déroutant, parfois coupant le rythme du film.
Le premier long-métrage du réalisateur grec est ainsi lent, trop lent et semble manquer de substance. Le cadre paradisiaque, les paysages de la côte grecque ne suffisent malheureusement pas à nous plonger dans cette histoire familiale teintée de douleurs qui ne passent pas. Mais le mal-être du père est assez justement dépeint - dans sa vie amoureuse catastrophique, l’éloignement forcé avec ses enfants - notamment par une métaphore intéressante de la pêche. Mais celle-ci est sur-convoquée et ne fait finalement qu’alourdir le propos. De la même manière, si l’on pourrait saluer l’effort du réalisateur d’innover en proposant des jeux de montage étonnants, ils sortent malheureusement le spectateur de la scène et ne permettent pas de toucher comme ils le devraient. Il n’y a rien de malvenu à expérimenter, surtout pas au cinéma, mais si cela empêche l’émotion de parvenir au public, c’est peine perdue. Et c’est le cas dans Kyuka.
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On aurait pourtant aimé en savoir un peu plus sur le personnage d’Anna, la mère retrouvée, finement interprétée par Elena Topalidou, dont même les silences sont rarement montrés. Comme s’ils n’étaient pas le sujet du film. Le long métrage s’attarde à l’inverse davantage au pseudo-combat de coqs de deux pères de famille (le nouveau, l’ancien, finalement peu de différences). Dommage.
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