Sur les bancs du collège, Alice se prend d’amitié pour Inès, sous le regard sceptique de sa mère. Quelle drôle d’amitié, celle qui lie la douce Alice, attentive et fidèle, et la capricieuse Inès, "Mademoiselle-je-veux" ! Le cœur a ses raisons, estime la maman d’Alice. C’est justement pour cela qu’elle ira jusqu’au bout pour retrouver Inès, disparue à l’intérieur d’un tableau, Les ménines de Velásquez, et la rendre à l’affection d’Alice.

Etrange histoire que ces va-et-vient dans un illustrissime tableau, ces échanges, ces mystères, ces personnages qui prennent soudain vie. Etrange amie, qui prend et qui jette, nombril du monde, qui attire et agace à la fois. L’infante de Velásquez, c’est au bout du compte l’histoire de ces sentiments, de ces amitiés d’adolescentes, de l’apprentissage des autres, de la différence, de l’écoute, de la perte aussi. Marie Brantôme dessine les fils impalpables qui font les sentiments, au-delà de la parole, quand un lien peut se nouer par une simple présence, un regard. Il est question de confiance, de tolérance, et de respect. Rien d’autre que l’apprentissage de la vie.