Notre avis : A travers ses deux figures fondatrices présentées par Delphine Campagnolle, la directrice du Musée national de l’Education, samedi 18 mai, c’est l’apparente contradiction de deux tendances qu’incarnent le conservateur Jules Ferry et le novateur Ferdinand Buisson, liés par une indéfectible amitié et un projet commun qui fera de ce musée pédagogique un lieu de mémoire et de patrimoine, autant qu’une institution au service du renouveau des pratiques éducatives. Comme par hasard, c’est lorsque le Musée pédagogique célébra ses cent ans qu’il s’installa dans la maison des quatre fils Aymon, alors appelée « Maison des mariages », ce qui conforta la vocation patrimoniale de l’institution. Les collections du Musée du matériel pédagogique du Centre Régional de Documentation Pédagogique de Mont-Saint-Aignan, s’enrichirent alors de celles de ce musée national parisien.

MUNAE, Réseau Canopé

Avec cette exposition, c’est le bâti - son histoire, sa forme, ses fonctions au fil du temps - qui est à l’honneur. Le chaland de la rue Eau de Robec a de quoi être intrigué par cet édifice à pan de bois et encorbellements, remontant aux années 1470-1480, dont les jeunes apprentis compagnons du devoir de Mont-Saint-Aignan, aujourd’hui encore, témoignent, en commentant la maquette qu’ils ont conçue et qui est une pièce maîtresse de la scénographie de l’exposition. Georgia Santangelo, la commissaire de l’exposition, se félicite de la découverte et de la réalisation de quelques pépites audiovisuelles, telles que ces extraits de Cocktail et carambars (1963), un film produit par l’association Archimède films, créée en 1958 par Jean-Claude Guezennec, pour aider les jeunes de la région à apprendre les métiers du cinéma et de l’image.
Ainsi, à travers cette exposition orientée vers l’histoire de l’architecture, le Munaé perpétue également une mission d’éducation, de formation et de transmission de savoirs-faire traditionnels, en mobilisant de futurs talents, pour l’occasion.

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