Leur anneau d’or
Le 6 octobre 2012
Ce très gros succès du cinéma hollywoodien des années 30 est un mélodrame lacrymal qui a mal vieilli, mais qui demeure éminemment sympathique grâce au charme des acteurs.


- Réalisateur : John Cromwell
- Acteurs : James Stewart, Lucile Watson, Charles Coburn, Carole Lombard
- Titre original : Made for Each Other
- Genre : Mélodrame
- Nationalité : Américain
- Editeur vidéo : Wild Side Video
- Durée : 1h32mn
Sortie du DVD : 5 septembre 2012
Ce très gros succès du cinéma hollywoodien des années 30 est un mélodrame lacrymal qui a mal vieilli, mais qui demeure éminemment sympathique grâce au charme des acteurs.
L’argument : John, un jeune avocat, épouse Jane sur un coup de foudre le lendemain de leur rencontre. Malgré leur amour, les ennuis commencent rapidement, tout d’abord d’ordre financier mais surtout lorsque le seul moyen de sauver leur fils gravement malade est de transporter un sérum de Salt Lake City à New York par avion un jour de forte tempête.
Notre avis : Alors qu’il est en pleine production du monumental Autant en emporte le vent (1939), David Selznick continue à mettre sur pied des projets en apparence plus modestes comme ce Lien sacré, mélodrame sur fond de crise économique qu’il destine au cinéaste John Cromwell. Ce dernier fut en effet un grand spécialiste du drame lacrymal et il semblait tout désigné pour mettre en scène les mésaventures du jeune couple incarné par Carole Lombard et James Stewart. Si la première est déjà une star mondiale établie depuis plusieurs années, le second vient tout juste de quitter le plateau de Vous ne l’emporterez pas avec vous, le chef d’œuvre rocambolesque de Frank Capra.
Le lien sacré fut une très bonne affaire pour Selznick puisque tous les éléments étaient réunis pour en faire un grand succès populaire aux States : un jeune couple modèle issu de la classe moyenne, un arrière-plan social prononcé avec la crise économique de 1929 en toile de fond, une description légèrement idéalisée de la vie de famille et le triomphe, lors d’un final larmoyant, de valeurs d’entraide. On nage donc ici en plein mélodrame hollywoodien, avec ce que cela suppose de naïveté et de retournements de situation improbables, notamment dans la deuxième partie. Même si le couple formé par Carole Lombard et James Stewart n’arrive jamais vraiment à s’imposer à l’écran (les deux acteurs semblent en décalage incessant l’un par rapport à l’autre), leurs aventures sentimentales se suivent avec un certain intérêt durant la première heure. Le regard humaniste du cinéaste et son attention aux petits détails de la vie quotidienne font que l’on s’attache à ce couple pourtant fort peu accordé.
Toutefois, les dernières bobines se révèlent bien moins probantes par le recours à un artifice narratif qui tient du chantage émotionnel. Afin de servir de révélateur pour les différents personnages, les auteurs ont cru bon d’ajouter un suspense malhabile lié au possible décès de l’enfant du couple. La résolution de cette sous-intrigue, forcément positive afin de ne pas s’aliéner le grand public, conduit le long-métrage sur le terrain glissant de la mièvrerie. Dans la dernière scène, on n’est pas très loin des insupportables séquences finales des pires films de propagande soviétiques des années 30. On y chante notamment la solidarité inébranlable des Américains lors des coups durs (en omettant de signaler que le happy end n’est possible que par l’intervention du riche patron du jeune homme). Quelque peu vieillot, Le lien sacré est donc un drame sympathique qui n’échappe malheureusement pas aux clichés de l’époque.
Le DVD :
Une édition correcte, mais perfectible, d’un très gros succès du cinéma hollywoodien des années 30.
Les suppléments
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Aucun, comme toujours dans la collection à prix modique Vintage Classics.
Image :
Si restauration il y a eu, elle semble avoir oublié pas mal de rayures, griffures et autres scories qui viennent régulièrement s’inviter sur la pellicule. Vu l’ancienneté du long-métrage, cela ne nous dérange pas plus que cela.
Son :
Une unique version originale (sous-titrée en français) en mono est présente sur cette galette. Elle a l’avantage de proposer un son clair, pas trop nasillard et surtout dépourvu du moindre souffle.
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