Le 20 octobre 2025
Un documentaire digne et soigné sur une communauté menacée, bénéficiant de superbes prises de vues sur une nature aride.
- Réalisateurs : Michael Dweck - Gregory Kershaw
- Genre : Documentaire, Noir et blanc
- Nationalité : Américain, Argentin
- Distributeur : Tandem
- Durée : 1h24mn
- Titre original : Gaucho Gaucho
- Date de sortie : 22 octobre 2025
- Festival : Festival de Sundance 2024
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Résumé : Au cœur des montagnes argentines, vit une petite communauté de gauchos : des familles de cavaliers profondément attachées à la nature et perpétuant leurs traditions. Tandis que les anciennes générations partagent sagesse, rites et culture, les nouvelles tentent de préserver leur identité dans un monde en pleine mutation.
Critique : Ce documentaire digne et instructif a été coréalisé par les Américains Michael Dweck et Gregory Kersaw, également coproducteurs et opérateurs du long métrage. Outre ses activités de cinéaste, Michael Dweck est artiste visuel (photographe, peintre et sculpteur). Les deux hommes avaient déjà signé Chasseurs de truffes, tourné dans forêts secrètes du nord de l’Italie, et sorti en salles en 2021 après une présentation au Festival de Sundance. Également sélectionné dans cette manifestation en 2024, Les cavaliers des terres sauvages nous transporte sur un autre continent, dans la région de Salta, au nord-ouest de l’Argentine, presque à la frontière du Chili et de la Bolivie. C’est là que les deux réalisateurs ont pu rencontrer et filmer, pendant plusieurs mois, mais sans continuité, une famille de gauchos, tentant tant bien que mal de préserver des traditions ancestrales. Sont notamment au cœur du récit de ces « cow-boys argentins » une jeune cavalière essayant de s’affirmer dans un entourage d’hommes, deux enfants qui désobéissent pour explorer la nature, un père transmettant la sagesse à son jeune fils, un vieil homme qui fait revivre le passé, et un guérisseur veillant au bien-être physique et psychique du groupe.

- © 2025 Tandem. Tous droits réservés.
Pas d’interviews ou de reportage avec voix off, mais des scènes de la vie quotidienne, donnant parfois l’apparence d’un « documenteur », la caméra de Dweck et Kersaw s’invitant dans des espaces privés (intérieurs de logement) ou publics (salle de classe). Gregory Kershaw précise dans les notes d’intention : « Ce que nous avons ressenti en côtoyant les communautés de gauchos, c’est plutôt une harmonie avec la terre et une fusion des cultures européennes et indigènes. La mythologie de gaucho est omniprésente en Amérique du Sud, notamment en Argentine. Pour beaucoup, le gaucho symbolise l’existence en dehors des limites de la société moderne, apportant avec lui liberté et pouvoir face à l’inconnu ». Nul discours misérabiliste ou moralisateur ni didactisme lourdement sociologique dans ce documentaire digne et soigné, qui propose simplement un regard bienveillant sur un mode de vie menacé par une certaine uniformisation culturelle mondiale et le non-respect des règles environnementales.

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Les cavaliers des terres sauvages bénéficie d’une belle photo en noir et blanc prenant tout son sens dans les superbes prises de vues sur une nature aride, qui culmine dans une scène où une voiture-caméra à grande vitesse suit un gaucho à cheval. Ces moments de lyrisme contenu alternent avec le strict minimalisme de passages au cours desquels confidences, échanges ou conseils sont recueillis et filmés en de sobres plans fixes. On pourra objecter que le long métrage n’a pas la force plastique de certains documentaires ethnographiques de la trempe de Nanouk l’Esquimau (1922) et L’homme d’Aran (1934) de Robert J. Flaherty ; ou des docu-fictions Les chansons que mes frères m’ont apprises et The Rider, vibrants hommages de Chloe Zhao au peuple amérindien. Cela ne doit pas occulter les qualités réelles de ce film à la fois modeste et ambitieux, distribué en salle par Tandem.
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