Le 20 mai 2025
Des couples qui se font et se défont dans une comédie assez plate se donnant des faux airs de satire sociale irrévérencieuse.
- Réalisateur : Michael Angelo Covino
- Acteurs : Dakota Johnson, Nicholas Braun, Michael Angelo Covino, Kyle Marvin, David Castañeda, Adria Arjona
- Genre : Comédie sentimentale
- Nationalité : Américain
- Distributeur : Metropolitan FilmExport
- Durée : 1h40mn
- Titre original : Splitsville
- Date de sortie : 10 septembre 2025
- Festival : Festival de Cannes 2025
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– Festival de Cannes 2025 : Sélection officielle, Cannes Première
Résumé : Alors que son épouse vient de demander le divorce, Carey court chercher du soutien auprès de ses amis, Julie et Paul. Il découvre alors que le secret de leur bonheur est qu’ils sont en couple libre.

- © Festival de Cannes 2025
Critique : Michael Angelo Covino revient avec une nouvelle comédie dramatique sur une amitié mise à l’épreuve par des histoires de fesse dans la lignée de The Climb sorti en 2020. On retrouve en effet deux potes de toujours, Carey et Paul, dont la relation va furieusement voler en éclat car l’un et l’autre vont céder à la tentation de coucher avec leur (ex)-compagne respective. Furieusement car on assiste lors de la première demi-heure à une lutte pour le moins rythmée entre les deux hommes où la riche villa vole quasiment en éclats avec leur couple qui va de mal en pis. Bref, Splitsville s’annonce comme un marivaudage déjanté où l’anticonformisme se heurte en réalité à une morale des plus consternantes.

- Copyright Metropolitan FilmExport
La question fondamentale que pose cette fiction allumée et hors sol : on se demande si l’humour est universel ou, plus humblement si ce n’est pas nous, rédacteurs d’Avoir-Alire, qui ne savons pas rire de ces choses-là. Force est donc de constater que nous ne sommes pas parvenus à décrocher le moindre sourire, là où l’assemblée de spectateurs cannois semblaient se délecter de cet étrange objet de cinéma, certes jamais vulgaire, mais d’une incommensurable lourdeur et surtout très académique. Une fois que nous avons admis que nous ne partageons pas le même sens de l’humour, force est de constater que Michael Angelo Covino multiplie les fautes de mise en scène, là où il prétend a priori dresser le portrait corrosif de la jeune garde de bourgeois trentenaires et quarantenaires aux États-Unis, certains de leur propension à faire bouger les cadres conventionnels de la vie de couple. On perçoit très vite qu’ils sont finalement très normatifs dans leur rapport au monde, à la sexualité et à la consommation.
Splitsville demeure un film difficile à critiquer. Il ne manque pas d’épaisseur et d’idées dans un sujet qui ne valait pas de durer plus d’une heure trente. Le propos se traîne dans des rebondissements prétendument romantiques, rebondissements qui n’en sont pas tant ils sont prévisibles et conventionnels, et notamment la fin qui rappelle parfois la difficulté des œuvres symphoniques de Beethoven à ne pas savoir se terminer et à répéter des ritournelles de fin. Pourtant, le début était prometteur. Le couple formé par Carey et Ashley est en route pour rejoindre ses amis, et alors qu’ils engagent un rapport sexuel dans la voiture, ils provoquent indirectement un accident mortel, lequel va orienter totalement de façon totalement imprévue l’évolution de leur vie sentimentale. Ce début est flamboyant, iconoclaste et annonciateur d’une comédie burlesque aux airs rajeunis d’un certain Woody Allen. Mais hélas l’esprit s’essouffle ensuite très vite dans un comique de répétition, propret et peu inventif.

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Le choix des deux actrices très en vogue, Adria Arjona et Dakota Johnson, prête aussi à caution. Certes, elles ne déméritent absolument pas dans leur jeu, faisant exactement ce qu’on leur dit de faire, mais elles se présentent sous un jour trop parfait, trop lisse, dans des costumes et des apparences qui les conduiraient moins vers un groupe en faveur de l’émancipation féminine (pourtant défendue à grands cris dans le film) qu’un concours de beauté. Les deux hommes demeurent des personnages plus travaillés, plus intéressants, du fait d’une dimension physique et sexuelle qui trouve moins de place dans le propos.
Splitsville ne va donc pas au bout des ambitions anticonformistes qu’il déclame. Cela demeure une vague comédie de boulevard à l’américaine qui s’appuie sur la revendication d’un humour potache et décalé. En réalité, rien de plus qu’on ne connaît déjà dans un cinéma bavard, répétitif et paresseux.
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