Le 12 août 2021
Michael Christie signe un livre dont la construction se superpose à la coupe d’un arbre, cerne après cerne, enrichissant le récit. Lorsque le dernier arbre semble être constitué de plusieurs romans, œuvre complexe et intelligente, écologique et actuelle.
- Auteur : Michael Christie
- Collection : Terres d’Amérique
- Editeur : Albin Michel
- Genre : Roman
- Nationalité : Canadienne
- Traducteur : Sarah Gurcel
- Titre original : Greenwood
- Date de sortie : 18 août 2021
- Plus d'informations : Le site de l’éditeur
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Résumé : D’un futur proche aux années 1930, Michael Christie bâtit, à la manière d’un architecte, la généalogie d’une famille au destin assombri par les secrets et intimement lié à celui des forêts. 2038. Les vagues épidémiques du Grand Dépérissement ont décimé tous les arbres et transformé la planète en désert de poussière. L’un des derniers refuges est une île boisée au large de la Colombie-Britannique, qui accueille des touristes fortunés venus admirer l’ultime forêt primaire. Jacinda y travaille comme guide, sans véritable espoir d’un avenir meilleur. Jusqu’au jour où un ami lui apprend qu’elle serait la descendante de Harris Greenwood, un magnat du bois à la réputation sulfureuse. Commence alors un récit foisonnant et protéiforme dont les ramifications insoupçonnées font écho aux événements, aux drames et aux bouleversements qui ont façonné notre monde. Que nous restera-t-il lorsque le dernier arbre aura été abattu ?
Critique : Les Greenwood ont toujours été liés à la forêt, de près ou de loin. Le bois s’incarne comme matériau ou comme source de réconfort, force tranquille palpitant sous l’écorce millénaire, bientôt ravagée par ces fongus létaux. De 1908, naissance de leur famille bancale et disparate, à 2038, fin ou peut-être nouveau commencement de cette lignée, Lorsque le dernier arbre se déploie, d’abord à rebours puis en avant, la narration suivant le tempo chronologique impliqué par ces cernes, cercles de vie qui marquent les années vécues par un arbre. Porté par la voix de Michael Christie, révélant ses multiples facettes alors que les pages se tournent, feuilles qui n’auraient de cesse de se teinter d’une autre couleur avec le passage des saisons et la course du soleil, il s’agit autant d’une fresque familiale que d’un roman noir, écologique, d’un drame, d’une course contre la montre doublée d’une enquête menée tambour battant, suivie par le lecteur grâce à l’alternance des focalisations, ce qui permet d’intéressantes variations de rythme. Les secrets familiaux et le réseau racinaire complexe sur lesquels grandit lentement le pin des Greenwood pulsent de la première à la dernière page, lient toutes les époques et tous les protagonistes. Les uns sont charpentiers, les autres exploitants forestiers quand les derniers sont dendrologues ou militants écologiques, leur sang devenant sève, effaçant ainsi les arrangements du destin avec la génétique. Si le cœur de l’arbre se situe en 1908, s’il est né cette année-là, avant la guerre, de même que les Greenwood, c’est bien 1934, le Dust Bowl et la Grande Dépression qui irriguent en suc tous les chapitres, tous les héros.
Michael Christie signe un livre ambitieux et intelligent qui inquiète autant qu’il rassure. Les légers accents dystopiques sont là pour alerter, pointant du doigt les ravages que l’homme a, de tout temps, fait subir à la nature, à l’homme. Pourtant, se dissimulent également des éléments qui permettent de souligner l’incroyable résilience humaine, l’instinct de tout un chacun qui le pousse à survivre, coûte que coûte, à s’adapter, et la Terre avec lui.
150mm x 220mm
608 pages - 22,90 €
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