Le 5 octobre 2025
Moi qui t’aimais n’est pas seulement un hommage vibrant à la grande Simone Signoret. C’est la possibilité offerte à Marina Foïs de donner à voir son immense talent de comédienne.
- Réalisateur : Diane Kurys
- Acteurs : Marina Foïs, Roschdy Zem, Thierry de Peretti, Sébastien Pouderoux, Vincent Colombe, Pauline Cassan, Xavier Robic, Raphaëlle Rousseau
- Genre : Biopic
- Nationalité : Français
- Distributeur : Pan Distribution
- Durée : 1h58mn
- Date de sortie : 1er octobre 2025
- Festival : Festival de Cannes 2025
L'a vu
Veut le voir
Résumé : Elle l’aimait plus que tout, il l’aimait plus que toutes les autres. Simone Signoret et Yves Montand étaient le couple le plus célèbre de leur temps. Hantée par la liaison de son mari avec Marilyn Monroe et meurtrie par toutes celles qui ont suivi, Signoret a toujours refusé le rôle de victime. Ce qu’ils savaient, c’est qu’ils ne se quitteraient jamais.
Critique : Qui des réalisateurs français est devenu au fil des années, le spécialiste des biopics sensibles et merveilleusement mis en scène ? Diane Kurys monte à la première place de ce type de long-métrage souvent difficile et très risqué. On se souvient du très réussi Sagan avec une Sylvie Testud absolument convaincante dans le rôle de l’écrivaine contrastée. Ici, c’est Marina Foïs qui se lance dans la peau d’un monument du cinéma mondial, Simone Signoret, avec à ses côtés, Roschdy Zem dans le rôle de Montand. L’interprétation est plus que bluffante, les deux acteurs habitant leur personnage avec une grâce, une puissance dans le jeu qui ne souffre d’aucun faux pas.
Quand les plus âgés spectateurs se remémorent Signoret, de grands films reviennent à la mémoire comme Le chat, La veuve Couderc ou La vie devant soi. On a oublié la très belle actrice de ses débuts de carrière pour la femme dévorée par l’alcool et le tabac dans laquelle Marina Foïs s’insère avec agilité. D’ailleurs, le générique de début s’ouvre sur une séance de maquillage où la comédienne est filmée dans sa transformation physique grâce au talent incontestable des maquilleurs. Elle devient alors Simone Signoret, ce petit bout de femme qui a lutté toute sa vie conjugale avec Yves Montand contre la solitude et l’humiliation. Car Montand est un homme volage. Il ment comme il respire et n’hésite pas à quitter le domicile parisien de longues nuits pour retrouver des amantes rencontrées sur les lieux de tournage.

- Copyright David Koskas/New Light Films
Pendant presque deux heures, le spectateur n’a de cesse de penser à Sagan. Diane Kurys reconstruit le monde tel qu’il était dans les années 1970-80 grâce à un soin particulier apporté aux décors et aux accessoires. Le long-métrage sent déjà le César des meilleurs décors, des meilleurs costumes et pourquoi pas de la meilleure actrice. Le travail de recherche sur cette période est manifeste, tant le scénario respecte à la fois à la lettre le destin des deux artistes et le contexte socio-historique de l’époque. Le spectateur a le plaisir de voir incarner Trintignant, Reggiani et tant d’autres artistes importants de l’époque. En plus, la mise en scène fait le choix de rendre ces figures créatrices d’une grande humanité, loin des icônes que chacun se figure quand on pense à des stars du cinéma ou de la chanson.
Le titre Moi qui t’aimais est loin de représenter la densité romanesque du long-métrage. Chaque scène est très travaillée, avec un enjeu de ne jamais basculer dans la faute de goût. Marina Foïs et Roschdy Zem reprennent le timbre de la voix, les tics des personnages mythiques qu’ils incarnent, avec une vraisemblance étonnante. On comprend alors combien les comportements de Montand avec Marilyn Monroe, notamment, ont été monstrueux, dans un contexte actuel où enfin l’actualité et la justice prennent au sérieux la violence et le harcèlement conjugaux. En même temps, Simone Signoret est montrée comme un personnage fort, qui ne cède jamais à la victimisation, à l’image des grands rôles qui ont fabriqué sa carrière.
Moi qui t’aimais n’hésite pas à convoquer le rire, les larmes et la tendresse. Voilà un film populaire, au sens noble du terme, qui assume que le cinéma est d’abord un exercice d’émotion. Chacun finit par s’identifier à ces deux héros même si en réalité, leur existence n’a pas grand-chose à voir avec ce que vivent au quotidien les spectateurs. Diane Kurys réussit avec brio le pari de donner chair à tout ce qui a fondé la culture populaire française, tout en donnant à son œuvre un soin d’une grande ampleur.
Galerie Photos
Votre avis
Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.
























