Le 19 juillet 2025
Intéressant certes mais sans doute trop elliptique pour être totalement convaincant. Moon laisse le spectateur sur sa faim.
- Réalisateur : Kurdwin Ayub
- Acteurs : Florentina Holzinger, Andria Tayeh, Celina Sarhan, Nagham Abu Baker, Omar AlMajali
- Genre : Drame, Policier / Polar / Film noir / Thriller / Film de gangsters, Film de sport
- Nationalité : Autrichien
- Distributeur : ASC Distribution
- Durée : 1h32mn
- Titre original : Mond
- Âge : Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs
- Date de sortie : 16 juillet 2025
- Festival : Festival de Locarno 2024
L'a vu
Veut le voir
Résumé : Sarah est une ancienne kickboxeuse professionnelle de Vienne. Elle accepte de travailler comme coach pour une riche famille du Moyen-Orient. Elle se retrouve dans un palais entouré de murs et coupé d’Internet, où les sœurs sont surveillées en permanence. Elles n’ont aucune envie d’apprendre à boxer. Alors pourquoi Sarah a-t-elle été amenée ici ?
Critique : Rien ne réussit à Sarah. Elle peine à ouvrir sa société de coach sportive et se fait battre, malgré son expérience, à un match de MMA. Jusqu’au moment où elle est appelée par un riche Jordanien qui lui propose de la faire venir jusque chez sa demeure pour qu’elle apprenne à ses trois sœurs cet art martial. Le MMA est un sport de combat hybride qui mêle boxe, techniques de karaté et de lutte. Les athlètes féminines ne sont pas des plus nombreuses, ce qui laisse présager que Sarah a plus d’un ressort dans sa poche et qu’elle est pleine de ressources. Et pourtant, en découvrant cette étrange famille où les filles sont enfermées, la jeune femme cède à la fragilité et s’égare peu à peu.
Moon a de l’idée. Peut-être trop d’idées entre la question d’une sportive en fin de carrière, celle de l’enfermement d’adolescentes dans une société musulmane et celle d’un rapport confus à la douleur et à la violence. Le long-métrage s’aventure dans plus d’un chemin escarpé, sans finalement jamais vraiment aller au bout du développement. Le spectateur ressent très vite qu’il s’agit d’une sorte de thriller psychologique plongé dans un pays dont l’héroïne ne connaît pas les codes ; pourtant, peu à peu, le rythme s’essouffle en faveur d’un vague récit familial. De même, de nombreuses scènes se passent dans un hôtel où Sarah s’adonne à l’alcool frénétique, avec des personnels absolument ambigus dans leur rapport à la société musulmane. Cet aspect aurait pu être intéressant n’est lui aussi que très sommairement traité.

- Copyright ASC Distribution
Moon demeure un film assez superficiel qui ne parvient pas à accrocher son spectateur dans une ligne narrative durable. Le drame psychologique côtoie le polar angoissant, même si les effets recherchés par le réalisateur s’estompent très vite. On finit par s’ennuyer rapidement dans une succession de scènes d’entraînement où les trois adolescentes refusent de s’impliquer vraiment. Le huis clos anxiogène ne tient pas non plus toutes ses promesses et se perd dans d’obscures circonvolutions où l’on a du mal à interpréter le message du réalisateur.
L’actrice principale se débrouille bien dans le maniement de la boxe et de la lutte. Les quelques séquences où elle s’entraîne témoignent d’une agilité certaine dans le domaine. Kurdwin Ayub échappe aux stéréotypes en appuyant les traits féminins des combattantes, là où sans doute on est plus habitué à voir des femmes très masculines dans la pratique de ce sport de combat. Mais le scénario se tait totalement sur la vie sentimentale de l’héroïne. Elle occupe sa solitude avec de l’alcool et des sorties très bruyantes dans des boîtes de nuit confidentielles.

- Copyright ASC Distribution
Moon interroge sur la sortie sur grands écrans de pareils films quand on sait le nombre de longs-métrages qui ne trouvent jamais de distributeur, et donc n’ont aucune chance d’aboutir dans un cinéma. Le réalisateur, sans doute à court de moyens, n’utilise en aucun cas les possibilités offertes par le cinéma en matière visuelle. La mise en scène de ce drame se résume à des traditionnels champs-contrechamps, et quelques rares travellings en voiture. Dit autrement, Moon se satisferait très bien d’un écran de télévision, d’autant que, manifestement, le récit a été interrompu dans les promesses qu’il ouvrait.
Nous voilà donc déçus par un film qui pourtant s’est vu bénéficier d’un prix spécial au Festival de Locarno en 2024. On s’étonne de l’enthousiasme du jury qui s’est peut-être laissé berner par les dénonciations assez généralistes du rapport de domination exercé sur les femmes dans certains grands pays musulmans, comme ici en l’occurrence dans l’un des États pétroliers importants, à savoir la Jordanie.
Galerie Photos
Votre avis
Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.
























