Le 26 juin 2025
Claude Leblanc s’est énormément documenté sur cet auteur-dessinateur passionnant. Il nous livre une biographie qui s’ancre dans les événements historiques du Japon, - de l’après-guerre jusqu’à la bulle économique - et qu’on ne lâche pas avant la fin.
- Auteur : Claude Leblanc
- Collection : Manga
- Editeur : IMHO
- Genre : Essai
- Nationalité : Française
- Date de sortie : 7 février 2025
- Plus d'informations : le site de l’éditeur
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Résumé : « Shotaro Ishinomori, il était une fois le roi du manga » raconte la vie de ce mangaka méconnu en France, de sa jeunesse et sa passion précoce du dessin, jusqu’à ces dernières actions pour promouvoir le manga et son décès suite à une longue maladie.
Critique : Shotaro Ishinomori compte de nombreuses séries à son actif, dont les plus connues sont Kamen Rider et Cyborg-009. Si ces noms ne vous disent rien, il est fort probable que vous ne connaissiez pas celui qui a été surnommé "le roi du manga". La place de "dieu du manga" était déjà prise par son aîné Osamu Tezuka. Les deux hommes ont dix ans d’écart, ils se sont connus et ont même travaillé ensemble. Si la postérité a inscrit dans les annales Astro, le petit robot ou encore Le roi Léo de Osamu Tezuka, Shotaro Ishinomori a eu moins de chance : sa renommée n’a pas dépassé les frontières du Japon, à part une série télévisée qui lui a amené un succès aux États-Unis. En effet, Shotaro Ishinomori a exploré toute sa vie : animation et série en prise de vue réelle, pour lui, le manga pouvait exister sous différentes formes.
Claude Leblanc contribue à mieux faire connaitre ce dessinateur avec ce livre-somme. Traversant les décennies et l’évolution du manga, Shotaro Ishinomori a fortement contribué à élargir le Scope de ces BD qui visaient avant tout la jeunesse, pour proposer des récits innovants sur le fond et la forme.
Pour ces histoires, même les plus populaires, shonen - destinés aux jeunes garçons - ou shojo – pour les adolescentes -, Shotaro Ishinomori travaillait le développement, la psychologie de ces personnages et des messages visant à faire prendre conscience à son public des problèmes de la société japonaise.
Quant à la forme, il a développé des techniques de découpage, creusant encore et encore, au fil des années, de nouvelles manières de raconter en images, se frottant à des histoires entières avec peu de dialogues, voire sans, ou creusant le sillon des narrations visuelles jouant sur la verticale, ou l’horizontale... C’est d’ailleurs l’unique manque à l’ouvrage de Claude Leblanc : des extraits des mangas de Shotaro Ishinomori pour mieux comprendre ses compositions de planches.
Le livre comporte quelques photos de sites importants au Japon comme le musée qui lui est consacré, ou des visuels des couvertures de magazines où il a officié. Mais même sans planches de bande dessinée, ce recueil se lit avec beaucoup de plaisir. On découvre où se situe Shotaro Ishinomori dans l’univers du manga des années 1960 et 70, par rapport à Osamu Tezuka, certes, mais aussi à ses autres collègues dessinateurs.
Shotaro Ishinomori nous a quittés en 1998, mais il nous a laissé plusieurs centaines de séries, dont seulement une douzaine traduites en français.
Shotaro Ishinomori, il était une fois le roi du manga est une biographie riche d’informations sur ce dessinateur peu connu en France, qui a pourtant marqué l’histoire du manga de la seconde moitié du vingtième siècle.
352 pages – 24 €



























