Le 5 août 2025
Agréable et pourvu de bonnes intentions, ce long métrage honorable aborde une thématique rarement traitée au cinéma mais n’évite pas toujours un certain style lisse et des dialogues explicatifs.
- Réalisateur : Marija Kavtaradze
- Acteurs : Greta Grinevičiūtė, Kęstutis Cicėnas, Pijus Ganusauskas, Laima Akstinaite
- Genre : Drame, Romance, LGBTQIA+
- Nationalité : Espagnol, Suédois, Lituanien
- Distributeur : Outplay Distribution
- Durée : 1h48mn
- Date de sortie : 6 août 2025
- Festival : Festival de Sundance 2023
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– Année de production : 2023
Résumé : Elena, une danseuse épanouie, fait la rencontre de Dovydas, un interprète en langue des signes. Leur connexion est immédiate. Alors que leur lien s’approfondit, Dovydas confie à Elena, qu’il ne ressent aucun désir sexuel pour elle, ni pour personne : il est asexuel. Ensemble, ils tentent de bâtir une nouvelle forme d’intimité.
Critique : Prix de la meilleure réalisation dans la section World Cinema Dramatic du Festival de Sundance 2023, Slow a dû attendre plus de deux ans avant de connaître une sortie commerciale en France ; et c’est au distributeur Outplay que l’on doit cette opportunité. Il s’agit du second long métrage de la cinéaste lituanienne Marija Kavtaradze, qui a choisi le cadre d’une coproduction ayant également impliqué l’Espagne et la Suède. Agréable et pourvu de bonnes intentions, le long métrage est imparfait mais respectable et soigné, abordant une thématique rarement traitée au cinéma, à savoir l’asexualité. Et c’est par le prisme de la romance que la réalisatrice aborde son sujet, relatant le coup de foudre entre une professeure de danse et un interprète en langage des signes. Dovydas avoue très vite à Elena sa singularité : il ne peut pas éprouver d’attirance sexuelle pour quiconque, et sa bienaimée est ainsi mise devant le fait accompli (ou plutôt non accompli)... Comment les liens affectifs entre les deux trentenaires, désireux de mener malgré tout une vie de couple, vont-ils se construire et évoluer ?

- © 2025 Salzgeber & Co. Medien GmbH / Outplay. Tous droits réservés.
Sur ce canevas, Marija Kavtaradze brode un récit attachant, joliment écrit, et paré des meilleures intentions, comme le dévoilent les propos tenus dans le dossier de presse : « C’est une histoire d’amour entre deux personnes qui tentent de construire une relation sans suivre les modèles traditionnels de l’amour. SLOW parle des différences dans les besoins physiques et de la manière dont ces différences influencent les relations, le corps, les attentes romantiques, les rôles de genre, ainsi que le besoin d’être désiré pour se sentir validé. Mais, au fond, cela parle surtout d’acceptation de soi, d’honnêteté avec soi-même et avec l’autre. » Comme dans toute romance contrariée, le scénario coche toutes les cases des péripéties attendues, mais les conventions d’écriture sont ici habilement exploitées, en les adaptant à la situation conjugale de ce couple : c’est le cas lorsqu’Elena, frustrée malgré les efforts louables de son compagnon, est tentée de revoir un ancien camarade de sexe ; ou lorsque Dovydas prend soudain le train pour un voyage improvisé en Suède, afin de trouver une échappatoire à son mal-être.

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Mais si la réalisatrice imprime avec honneur la lettre A dans la mouvance du cinéma LGBTQIA+, elle n’évite pas toujours un côté un peu lisse, en particulier lorsqu’elle greffe à sa problématique le statut des sourds et muets : les séquences de danse, la gestelle de Dovydas ou la scène du mariage de son frère tombent ainsi dans la joliesse académique de certaines productions à Oscars, comme Les enfants du silence (1986) de Randa Haynes. À trop surligner la nécessité d’une démarche inclusive dans la société, la cinéaste s’éparpille, quitte à faire chanceler la démarche scolaire et didactique de sa narration, surécrite en dialogues explicatifs (la lourde scène avec la mère peu accueillante d’Elena). On est donc partagé face à ce film sincère mais démonstratif, dans lequel on aurait aimé un peu plus d’audace, tant dans la construction que pour la caractérisation des personnages. Les interprètes sont quant à eux admirables, avec une mention pour Kęstutis Cicėnas qui saisit avec nuances une nouvelle vision de la masculinité au grand écran.
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